Considéré : il est tellement con qu' il n'en revient pas lui-même...
"Ce n'est pas moi qui le dis": c'est l'autre !" Mais Fernand Raynaud en convenait : il gagnait des fortunes à faire le couillon, à raconter des histoires drôles et à grimacer, dernier genre que Louis de Funès avait repris avec le succès qu'on lui connaît , mais tombé en désuétude de nos jours !
Il avait dû sa notoriété (comme tant d'autres) à l'émission de télévision "36 chandelles" de Jean Nohain où il testait ses sketches avant qu'ils ne soient repris par les stations de radios les plus en pointe... Un des plus mémorables est "le 22 à Asnières... où il narrait avec humour, les difficultés (déjà) des liaisons téléphoniques... Et où il était plus simple de passer par l'Amérique pour contacter la proche banlieue...
Un marrant ? Pas dans la vie disait-la rumeur publique... On se souvient de son altercation avec des douaniers (qui ne l'avaient peut-être pas reconnu) et qu'il fustigea ensuite, vengeur, dans une de ses histoires avec cette réplique : "j'suis pas un idiot, j'suis douanier !"...
Sa célébrité était équivalente à l'époque à celle d'un Coluche bien plus tard, et un peu comme ce dernier sur sa moto, il se tua sur la route en 1973 et à 47 ans, dans son cabriolet Corniche Rolls Royce qui s'écrasa sur le mur d'un cimetière du Puy de Dôme... Sa Citroën SM avait été volée deux jours auparavant...
Cette star des années cinquante-soixante songeait à se reconvertir dans le cinéma et sa notoriété avait conduit une production à l'afficher comme vedette d'un film dont le nom attirerait nombre de spectateurs...
Avec comme réalisateur/ scénariste Jean Boyer (1901-1965) d'une histoire de sosie faite de bric et de broc, où l'on voit au début du film le héros à la pêche... Ou plutôt on croit voir car Fernand Raynaud se dit ne pas être Fernand Raynaud, mais Antoine Gaspard, et veut qu'on le laisse tranquille... La pêche, ce n'est pas une canne, un fil, et une bête à chaque bout...
Tout le reste est brodé autour de cette histoire de vrais/ faux sosies, et du marchandage aussi astucieux qu'opportuniste qu'en fait un directeur de troupe de cabaret sans envergure, joué par Jean Poiret (sans Serrault) qui déclame comme au théâtre et vole la vedette dans le film à Fernand Raynaud...
Au casting figurent nombre de comédiens réputés et la musique est due à un duo tout aussi compétent : Aznavour Garvarentz...
Ce sera le dernier tournage à 31 ans pour Geneviève Kervine (la jolie blonde de la troupe) qui préfèrera ensuite faire des tournées avec la compagnie des galas d Herbert-Karsenty, en compagnie de son partenaire devenu son mari dans la vraie vie : Jean Bretonnière, dont elle aura un fils : Marc, également acteur de doublage, 60 ans en 2023...
Certes, tant le film que le genre d'humour ont pris un coup de vieux, et pour reprendre le titre d'un des sketches de Fernand : "Ca eut Payé" ?
Ben oui avec 1 466 391 entrées en salles et une 28° place au box office... Mais le haut du podium fut atteint par Yves Robert avec "La guerre des boutons"... qui ne disait jamais "moteur" mais "jouez"...
Paris 1° le 26.09.2023-