On retrouve au casting Damien Bonnard qui interprète Paul dans un premier temps, puis Jérôme, un parfait connard parisien qui travaille comme serveur dans un cabaret et dont le quotidien va devenir un enfer après avoir croisé le chemin de Ginna interprété par Lindsay Burdge, une jeune et jolie hôtesse de l'air américaine, dont le veuvage a fait d'importants dégâts psychologiques.
En escale à Paris, Ginna tente à tous prix de créer une relation fusionnelle avec Jérôme, un dragueur pourtant peu attentif pour qui elle a eu le béguin au premier coup d'oeil.
Ce trop plein d'amour et de bons sentiments n'est malheureusement pas réciproque car Jérôme aimait Clémence, joué par la pétillante Esther Garrel, une jeune rockeuse partie en tournée dans le monde entier, elle aussi de nouveau de passage dans la capitale.
Prête à tout pour le conquérir, Ginna aka Jean Michel oppression compromet progressivement l'intimité de Jérôme, en emménageant dans son quartier puis en travaillant dans le même bar que lui. Magnifié par le travail du chef opérateur Sean Price Williams qui avait fait l'image de Good times des frères Safdie, ce trip sentimental cocasse, qui fait parfois penser à l'univers des frères Cohen, est un amusant portrait de la société actuelle, tiraillée et névrosée par les pressions sociales dès qu'il est question de concubinage.
Raconté par une narratrice au ton satirique, le film de Nathan Silver est une bouffée d'air frais aux accents quelque peu nostalgiques. Damien Bonnard prouve qu'il peut définitivement tout jouer et rester crédible malgré un accent plus que frenchy - qui m'a d'ailleurs redonné confiance en capacité de m'exprimer en anglais. Enfin, j'étais très émue de voir furtivement Françoise Lebrun (La maman et la putain d'Eustache), en bailleuse peu patiente.