L'image comme le casting de ce film sont impeccables, on retrouve Diane Rouxel, découverte dans La tête haute d'Emmanuel Bercot, puis dans Mes provinciales de Civeyrac, qui réunissait également Corentin Filla, assigné ici au poste de marine.
Après un brillant parcours scolaire, la fluette jeune femme aspirant Laure Baer souhaite intégrer l'armée malgré les contestations de sa mère, joué par Josiane Balasko.
Un baluchon sous le bras et sa volonté de l'autre, la voilà partie dans l'immense bâtiment austère de la marine. Régulièrement épaulée par le personnage que joue Corentin Filla, la jeune femme tente de s'affirmer au sein de cette communauté majoritairement masculine, en partageant bon gré mal gré son bureau avec le directeur des études joué par Lambert Wilson aka le commandant Rivière, sorte de grand homme respecté dans le milieu, aussi froid que l'iceberg de Titanic. À la fois attirée et fascinée par ce grand manitou au visage inexpressif, Laure Baer fait du mieux qu'elle peut pour perfectionner son savoir sur le domaine militaire. Encouragée par son pote, elle souhaite devenir volontaire, et donc faire un stage commando pour pouvoir porter un ravissant képi vert kaki.
Bien entendu le commandant Rivière s'y oppose mais la petite à plus d'un tour dans son sac...
Si filmer l'armée française d'un point de vue féminin était une riche idée, Hélène Fillière se concentre davantage sur une sorte de fantasme de l'uniforme qui m'a laissée circonspecte. On a du mal à croire en cette possible histoire d'amour au sein d'un même régiment entre une donzelle fraîchement embarquée, et un vieux loup de mer aigri qui pourrait être son père.
Aussi, si le principe d'une histoire d'amour au sein de l'armée, et ce avec un regard féministe vous branche, je vous conseille vivement le premier long-métrage de Thomas Cailley intitulé Les combattants qui met en scène Adèle Haenel au côté de Kévin Azaïs.