Volontaire est-il un long clip de la Marine nationale destinée à attirer la gent féminine dans ses filets ? Il y a un peu de cela dans le deuxième long-métrage de Hélène Fillières, il faut bien l'avouer. Mais pas seulement. Le film décrit le parcours d'une combattante décidée à se faire une place dans un milieu très masculin -le couplet féministe n'est pas si appuyé que cela, malgré tout- mis en scène avec un certain goût pour les grands angles et les silences. Film reposant donc, sans beaucoup de dialogues ni de scènes d'action, qui octroie une large place aux silences (de la mer ?) et aux regards. Justement, Hélène Fillières insiste beaucoup sur les yeux bleu marine (clairs en vérité mais l'expression est de circonstance) de la jolie Diane Rouxel qui n'a pas qu'un frais minois et révèle un talent d'actrice magnifique. Et il faut de la prestance pour résister à la pression face à un Lambert Wilson toujours aussi magnétique dans un rôle de taiseux hiératique dépassé par ses sentiments. Sans trop céder à la tentation de la bluette amoureuse, le film flirte quand même dangereusement avec l'épanchement sentimental, via les non-dits et les expressions de gêne, sans tomber tout à fait dans la romance pour midinette. Après, on se fiche un peu que le film ne soit pas vraiment réaliste et offre une vision un peu trop idéaliste de la Marine. C'est du cinéma et Volontaire n'a rien de la purge mièvre que l'on redoutait un peu.