Les lignes qui vont suivre ne devraient pas intéresser ceux qui ont moins de 20 ans.
Il fut un temps, jadis, où le 5ème canal de nos téléviseurs était occupé par une chaîne intitulée La Cinq et dont le logo fait furieusement penser à l'avatar de Takeshi29. Cette chaîne avait le bonheur de nous abreuver de séries, téléfilms érotiques et films d'horreur (pas forcément du bas de gamme : c'est là que j'avais vu Shining pour la première fois). C.H.U.D. faisait partie des perles diffusées régulièrement sur la chaîne.
Et c'est ainsi que ce film fut pour moi une cure de jouvence. J'ai rajeuni de 25 ans au moins.
Il faut dire que le film sent bon les années 80 : musique au synthé et boîte à rythme, titres du générique, photographie, coiffures, costumes, tout nous renvoie vers cette époque bénie. Et il n'est pas à exclure que l'intérêt que j'ai trouvé au film ait une origine sentimentale.
Car ce film est un nanar, certes, mais un nanar magnifique. Il se découpe en deux parties. La première est une sorte d'enquête policière sur des disparitions qui touchent surtout les sans-abris new-yorkais. ça permet une plongée dans l'univers des plus déshérités. Les soupes populaires et la population la plus démunie qui se replie dans les égouts pour survivre. Un aspect vraiment surprenant pour un film d'horreur (ou qui se veut tel).
Bien sûr, le spectateur, lui, il a déjà vu une de ces disparitions, et il sait que la main qui a pris la pauvre femme était d'une couleur bizarre...
Ce qui nous mène directement à la seconde partie du film : on sait qui est l'auteur des enlèvements. Il faut maintenant s'en débarrasser.
D'un côté, le spectateur de film d'horreur habituel, il attend avec impatience l'arrivée des monstres. Mais ici, ils sont tellement mal foutus qu'on peut s'en passer facilement. D'autant plus que le reste est finalement vraiment regardable. Et, cerise sur le gâteau, on a même droit à une petite apparition de John Goodman, alors inconnu, dans le rôle d'un flic.
Le film, finalement, rappelle beaucoup les productions d'horreur des années 60 : discussions sans fin entre scientifiques et autorités, monstres en silicone, et peur parano du nucléaire.
Alors, la nostalgie m'a sans doute embrouillé le cerveau, mais j'ai beaucoup aimé ce film, même ses défauts.