Un patchwork de situations et de personnages caricaturaux pour un film qui, comme son personnage, semble errer sans but. J'avais été séduite par l'idée de départ mais le scénario n'en a malheureusement pas fait grand chose. On trouve dans ce film une jolie esthétique et les acteurs sont bons, mais cela ne suffit pas. A défaut d'un récit cohérent et de personnages qui s'éloigneraient des stéréotypes qui leur sont assignés, ce film donne l'impression qu'il aurait peut-être pu dire quelque chose des rapports humains, des rapports de classes ou du passage à l'âge adulte, mais qu'il ne l'a pas fait. Quelques bons mots, dans la bouche de Jonathan Groff, prêtent à sourire mais ne suffisent pas à gommer le manque de profondeur de son voyage initiatique qui ne l'emmène finalement nulle part. Pour qu'un voyage initiatique mérite l'appellation, il doit apporter un quelconque enseignement. C'est cependant impossible car l'arrogance du protagoniste n'a d'égale que le mépris avec lequel le film traite la grande majorité de ses personnages. Alors que l'identité du personnage principal s'écrase progressivement, le spectateur est invité à regarder chacune de ses rencontres de haut. Sur ce piédestal, il est difficile d'apprendre quoi que ce soit. Le film n'est pas mauvais : comme dans tout patchwork, il y a des morceaux qu'on aime plus que d'autres mais l'ensemble laisse blasé en pensant à ce qui aurait pu être dit ou questionné.