Passé complètement inaperçu à sa sortie il y a 20 ans, Cabeza de Vaca s'est offert une seconde chance par l'entremise de E.D. distribution.

Nicolas Echevarria est un réalisateur de documentaires. Quand il s'attaque à ce film, il décide de lui donner un aspect documentaire, d'autant plus facile pour lui puisqu'il va pouvoir mettre en scène certaines peuplades sud-américaines qu'il a filmé dans les années précédentes.

Son sujet, c'est Cabeza De Vaca, célèbre dans le monde ibérique et quasi inconnu en France. Et pourtant: l'explorateur, trésorier du Roi d'Espagne (parfois qualifié de conquistador, même s'il n'a jamais rien conquis), après avoir fait naufrage sur les côtes de la Floride en 1528, va errer pendant huit ans dans un milieu hostile pour finir par être retrouvé au Mexique. De son expédition, ils ne seront que quatre survivants sur près de 600 hommes embarqués.

Huit ans pendant lesquelles il survivra en passant d'un tribu à l'autre, d'abord prisonnier puis souffre-douleur et enfin chaman.

Car ce parcours est bien singulier. C'est au début un réel choc de civilisation ("je suis plus humain que toi, j'ai un dieu !"), un réel affrontement pour pouvoir survivre, qui se transformera peu à peu en adaptation.

Le film de Echevarria emprunte donc les codes du doc, mais d'un doc à ellipse. Il nous faut parfois deviner que du temps a passé entre deux scènes, qu'une amitié s'est nouée, qu'un savoir-faire a été intégré.
De même, lorsque nous sommes avec les autochtones, nul sous-titre pour nous aider à comprendre ce qu'il se dit. Il faut deviner.

Les plans sont souvent foudroyant de beauté mais sans artifice: c'est la composition du cadrage, la beauté de la nature ou des costumes qui va stupéfier (Cameron a dû puiser son inspiration pour Avatar dans la scène de la tribu bleue). Seule peut-être la scène ou la prêtre s'enfonce dans la foret est-elle peut-être un poil construite (lumière lointaine évanescente) où ces premiers plans très théâtraux des radeaux. Pour le reste, c'est magnifique.

Restent ces deux bémols, qui atténuent la force de l'impact: des acteurs parfois en surchauffe (surtout au début), un De Vaca au charisme douteux.

Et dernier point mais pas le moindre pour moi: le héros devient donc chaman et ça marche. Mouais....

Il parait que Cabeza De Vaca ne veut pas dire "tête de vache". C'est dommage.
guyness
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le 27 juin 2011

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guyness

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