Cycle Italie - Les débuts du peplum peplumesque

Dans mon cycle cinéma italien, ce film est le premier film cité par date de sortie chronologique par les exégètes. Il marque les débuts du peplum d'envergure.


En effet, ce film fait date (à l'échelle du cinéma de 1914, muet et en noir et blanc). Il fait date parce qu'il est long dans sa version de base (plus de 3h), même si on trouve sur youtube des version de 2h07 ou 2h36. Il fait date parce que mes moyens déployés sont significatifs. Et il fait date parce qu'apparait le héros Maciste, qui deviendra par la suite récurrent dans le cinéma italien essentiellement, même si les films qui le mettent en scène n'ont pas spécialement brillé par leurs qualités.


Il faut accepter que, malgré tout cela, nous sommes en 1914, et les moyens techniques à disposition ne sont évidemment pas ceux d'aujourd'hui, ni ceux des années 1950, loin s'en faut. Et donc, les codes, les actions, les effets spéciaux sont assez peu crédibles, voire déstabilisants pour s'accrocher à l'histoire.

En effet, le jeu des acteurs est très très très théâtral (caricatural) : en effet, on ne les entend pas, il faut donc compenser les mots par le jeu.

De plus, les scènes sont souvent fixes : la caméra ne bouge pas et les acteurs restent grosso modo figés dans son axe. Pour un film d'action, cela peut être contre-productif. Pour le coup, le surjeu des acteurs peut compenser.

Enfin, les tableaux de texte explicatifs de l'action se multiplient. Ils sont à la fois les bienvenus pour une bonne compréhension et source de rupture d'action.


Ca ne remet pas en cause la qualité du film, mais ça en limite un peu l'intérêt à une vision historique du cinéma.


Par ailleurs, suivre ce film n'est pas rédibitoire, il faut juste en accepter les codes. On est replongé dans l'antiquité avec une reconstitution plutôt tenue, une histoire certes longue mais assez prenante (l'enlèvement de Cabiria et sa recherche, ce qui évoque d'ailleurs un film ultérieur, la prisonnière du désert). Cerise sur le gateau, l'arrivée de ce célèbre Maciste (certes blackfacé, mais l'époque n'en était pas à ce stade de conscientisation du racisme).


Film sans doute dispensable d'un pur point de vue cinématographique, mais plutôt intéressant sur l'aspect histoire du cinéma.

John-Peltier
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le 2 févr. 2024

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John Peltier

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