Regarder ce Cactus Jack et son Douglas sexagénaire en cow-boy bouffon procure un peu la même sensation – gênante – que de voir le De Niro des années 2000 parodier ses rôles de mafieux légendaires dans des comédies bas de gamme. Le même Kirk Douglas qui, vingt ans plus tôt, jouait les cow-boys alpha chez John Sturges, ici réduit à se (faire) casser la gueule de toutes les façons possibles pour faire rire les enfants (qui en ont bien le droit, certes), qui plus est au service d’un film à l’évidence écrit, réalisé et monté une main dans le slip, c’est un peu au-dessus de mes forces je l’avoue.
Parce que, concrètement, le film n’a guère pour lui que son duo de têtes d’affiche – raison d’ailleurs pour laquelle je l’ai regardé –, à savoir ce Douglas vieillissant et un Schwarzenegger encore inconnu. Deux têtes d’affiche qu’il saborde pourtant sans vergogne (le premier comme dit plus haut, le second en l’affligeant d’un zozotement ridicule et d’une pucellerie indécrottable), sabotant par là même son maigre potentiel.
Puisque, pour le reste, ce Cactus Jack consiste essentiellement en une succession d’embuscades – une quinzaine au doigt mouillé – qui se finissent invariablement en humiliation pour ledit Cactus Jack (aka Kirk Douglas), tour à tour tombé de sa planque, traîné au sol par son cheval, écrasé par un rocher, fauché par un train... Tout ça est affreusement redondant – en plus de ne pas être drôle ni inspiré – et le film tourne du coup très rapidement en rond… ceci à grand renfort de bruitages cartoonesques, puisque ce serait en fait le projet du film que de tenter une version live des cartoons type Bip Bip & Coyote. J’en prends acte (le parallèle m’avait évidemment sauté aux yeux pendant mon visionnage) mais je suis tout de même au regret d’annoncer que c’est de la merde…
Clairement adressée aux mioches, j’entends bien, mais bon… cela ne peut pas être une excuse à tout non plus. Les malheureux ont le droit au respect eux aussi, je suis désolé. Pour ne parler que de westerns, moi gamin, je découvrais – et prenais mon pied devant – le 3h10 pour Yuma de James Mangold, et c’était quand même d’un autre niveau... Ça m’aurait fait mal de constater quinze ans plus tard que je m’étais éclaté devant une farce aussi lamentable que ce Cactus Jack.
Et je vous épargne le couplet affligé sur les deux chefs indiens insupportables, joués par des ricains même pas maquillés en Peaux-Rouges…
Sans compter que, pour couronner le tout, j’ai – chose rare – regardé le film dans une VF désastreuse, et qu’elle a l’idée brillante de faire prononcer des répliques au cheval… Bon là j’avoue, j’ai été con, je plaide coupable, mais je ne vous cache pas que le concept de synchro labiale a connu des jours meilleurs.
Bref, je ne m’étends pas plus longtemps : la farce est plus gênante qu’autre chose et, si elle ne dure qu’1h25 générique compris, s’avère rapidement assez chiante.
Poubelle !