La vie n'a pas de prix, la mort si.

Après 12 ans d'absence suite à son immonde Blues Brothers 2000, John Landis, figure culte des années 80, fait son come-back avec un projet des plus ambitieux, renouant avec le genre, et déterminant si le réalisateur est enfin prêt pour le 21ème siècle. Pour faire simple, oui et non. En réalité, si le film était en 4/3 et son stéréo, on pourrait jurer qu'il date des années 80; normal puisque c'est un remake d'un film des années 70. Landis nous balance donc de la comédie horrifique qui fait plutôt mouche, mais malheureusement d'autres sont passés par là, que ça soit Barry Sonnenfeld avec la Famille Addams, et évidemment Tim Burton avec ses multiples réalisations, dont le plus ou moins récent Sweeny Todd. Un postulat de base donc très étouffé, mais qui n'en reste pas moins plaisant, le style farce macabre étant relativement increvable. Landis a vu les choses en grand, et il faut bien avouer que la reconstitution d'époque est saisissante, de même que les costumes, les interprétations de ses diverses stars, et il n'est pas la peine de souligner qu'il sera INDISPENSABLE de le voir en version originale, l'accent anglais étant d'une importance presque capitale (comme pour Game of Thrones).

Bref, Cadavres à la Pelle est une production sympathique, mais pas parfaite, n'apportant pas grand chose au genre, déjà largement usé. Elle réussit néanmoins à raviver un esprit un peu rétro, tout en offrant quelques bons bidonages, et Landis réussit par la même occasion à faire d'une oeuvre moyenne une version contemporaine qui lui est bien supérieure, et même s'il ne se transporte pas lui-même dans le 21ème siècle, il le fait pour le film. Drôle — dans sa plus grosse partie — et divertissant, il n'en est pas moins impérissable, et l'on en parlera dans quelques mois comme du « film marrant où deux mecs vendent des maccabés ».
12 ans ça aura été un long congé sabbatique, mais l'on ne pourra pas nier qu'il aura porté ses fruits et redoré le blason du réalisateur, même si ce retour donne plus l'impression d'être un pied dans l'eau plutôt qu'un vrai plongeon.
Le casting est quant à lui brillant, apportant beaucoup, et c'est avec un grand plaisir que l'on retrouve Simon Pegg, que l'on ne présentera plus, de même que Andy Serkis, Jessica Hynes, Tom Wilkinson, et également tout un lot de seconds rôles sympathiques dont Tim Curry, ou encore Christopher Lee.
Certains ne manqueront pas de noter que, probablement pour appuyer son style années 80, Landis clôt la pellicule par le tube mondial de l'époque, I'm Gonna Be, des The Proclaimers (pour ceux qui ont la culture d'une poule d'eau, rappelez vous la K7 que Marshall a de coincé dans l'autoradio de sa voiture, voilà vous y êtes).
Pour conclure, les amateurs de comédies sanguinolentes seront plutôt satisfaits, surtout s'ils sont de la génération eighties. Le public ne se limitera pas à ces derniers, et cette production aura toutes les chances de plaire à la majorité. D'autres pourront toujours se plaindre de cette relative sensation de réchauffé qui se dégage de l'oeuvre, mais laissons-les faire, et ne boudons pas notre plaisir.
Mention spéciale pour Simon Pegg, qui continue à imposer son talent, et apporte une certaine sympathie à son personnage qui bien qu'il soit immoral, en reste attendrissant.