Woody est un boucher qui aime ses pièces, tous les abats, les rognons, les filets.
Le cinéma est pour lui une bête dodue alléchante.
Alors il fait continuellement des films.
Au hachoir.


W aime le jazz, il y en a dans chaque scène, chaque tableau. Mais qu'importe la continuité, quand on cut on cut, découpons dans le vif du morceau, voilà votre pavé de jazz au kilo.


W aime les belles images, les beaux décors du beau cinéma, du bel Hollywood, de belle(s) facture(s); Mais qu'importe l'espace quand on a les paillettes, quand on cut on cut, voilà votre belle photo au kilo, pas un gramme en trop.


Et on peut continuer pour chaque élément, aucun qui ne dépasse d'un plan sur l'autre.
Alors... peut-être y a-t-il là un lien direct avec l'histoire principale : l'impossibilité qu'il y a parfois à assembler ce qui fonctionne ensemble, la séparation par le calcul d'un chirurgien des relations humaines.
Peut-être cela donne-t-il un impact particulier, ou plutôt distille-t-il le sentiment d'évidence de la fin, en démembrant ainsi l'humour, peut-être donc que W fait à travers ce film un constat cinglant sur le découpage actuel des comédies, peut-être qu'il est plus avisé et qu'il propose une vraie fin de vrai film, et...
Cessons là. Il y a surement un peu de ça. Mais ça ne fait pas le café.
La fin est bonne, les moyens (financiers, décors, acteurs) sont bons.
Mais le hachoir fait mal.

Fabulle
6
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le 22 mai 2016

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Fabulle

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