La liberté c'est le crime
Richard est un jeune gosse de riche, séduisant et populaire, contrairement à Justin, marginal petit ringard de la classe, auquel il s'associe afin de commettre le meurtre parfait. C'était sans compter sur Cassie Mayweather et son enquête perfectionniste sur le crime.
Les premières scènes laissent augurer d'une sombre machination plus ou moins ésotérique, avec serments et grimoires à la clé. L'atmosphère est savamment crépusculaire et digne d'un thriller mystérieux à souhait. Mais cette tension lourde ne dure que le temps d'un feu de paille, et l'on retombe dans le classique parcours: meurtre - indices - filatures - soupçons - colère du chef de la police qui retire l'affaire au brillant et intuitif détective - pour finir dans une rédemption salvatrice.
Cette accumulation de poncifs vus mille fois pourrait laisser supposer que l'oeuvre est aussi vite oubliée que vue. Ce n'est pas tout à fait le cas grâce à deux directions intelligemment utilisées par le réalisateur:
D'une part le tempérament de Cassie, que l'on devine victime d'un douloureux passé et dont le comportement est assez finement étudié, même s'il n'échappe pas aux habituelles péripéties du genre: je te veux - mais je souffre - donc je te jette.
Mais d'autre part, et surtout, grâce aux rapports sado-masochistes, dominant-dominé, des deux jeunes garçons, habilement utilisés et dont l'alchimie parvient à maintenir en haleine le spectateur jusqu'au dénouement, relativement bien réussi. Ce tandem de jeunes criminels cherchant à prouver leur supériorité intellectuelle en roulant tout le monde avec un crime prétendument parfait
est remarquable de machiavélisme, de sadisme et de naïveté débonnaire.
On se laisse porter par cette enquête sans ennui mais aussi sans véritable passion.