Camille
Camille

Court-métrage d'animation de Maël Nathanaël Sonn (2020)

Le court métrage a de pratique qu'il peut condenser une idée en une œuvre. Si une idée ne fait pas un long métrage, elle peut plus facilement réaliser un court métrage. C'est pour cela que bon nombres de films de courtes durées adoptent un format "coup de poing", qui essaye de condenser tout ce que l'on veut dire sur un sujet en un minimum de temps, et ainsi être efficace. C'est un format très prisé des jeunes réalisateurs, notamment des étudiants, parce qu'ils doivent/veulent raconter un sujet en un minimum de temps, par manque de temps ou de moyens. Il n'est alors pas étonnant de retrouver des thèmes et des questionnements trans-identité dans les courts métrages étudiants car c'est à cette période que l'on questionne qui nous sommes et ce que nous voulons, et que le cadre scolaire nous permet d'exacerber notre personnalité sans contraintes excessives. C'est ainsi que l'on vient à parler de Camille de Maël Nathanaël Sonn, un film étudiant venant des Ateliers de Sèvres, qui a fait son petit passage en festival.


Le film fait beaucoup d'efforts pour nous faire rentrer dans le récit et faire en sorte qu'on puisse croire à ce qu'on voit malgré le très peu de moyen qu'il a. Même si on ressent parfois le manque de moyen par endroit, sous entendant que l'élève n'a pas eu beaucoup de temps pour réaliser son film et/ou s'y est pris plus tard, il n'empêche que la réalisation essaye de proposer des choses, comme des plans voulant imiter les effets de netteté d'une caméra à des endroits minimes qui aide à l'immersion. Tout cela s'ajoute au fait de faire commencer le film en pleine action, en pleine discussion, ce qui pousse à croire à quelque chose de concret.


Le soucis étant que le film est très laborieusement écrit. L'idée a beau être très belle et maligne dans son concept, le scénario en fait trop des caisses pour que l'on y croit. La faute à des dialogues parfois lourds tant ils emploient des expressions assez répandu dans le lexique de la trans-identité, ainsi que la mise en scène qui fonctionne, mais est très archétypal. Rajoutez à cela un jeu d'acteur vraiment limite qui massacre encore plus le texte, on vient à penser qu'on a déjà vu ce film en mieux fait ailleurs, sans avoir un propos et une exécution aussi grossière. Ce sentiment de déjà vu est surtout renforcé par le manque d’appropriation du sujet qui est surement un sujet chère à la personne derrière le court métrage, mais n'est pas palpable au scénario tant tout manque de personnalité. C'est jolie et c'est efficace dans ce que cela veut raconter, mais c'est tristement tout, on aurait sans doute aimé être surpris d'avantage dans un court métrage qui se révèle très convenu.


10,25/20


N’hésitez pas à partager votre avis et le défendre, qu'il soit objectif ou non. De mon côté, je le respecterai s'il est en désaccord avec le miens, mais je le respecterai encore plus si vous, de votre côté, vous respectez mon avis.

Youdidi
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le 12 janv. 2024

Critique lue 25 fois

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