Yorgos lanthimos fût mon coup de coeur de l’année 2016, je l’ai découvert avec son 6eme et dernier film, the lobster. Son univers bien tranché et sa poésie singulière m’ont donné l’envie d’approfondir son milieu. C’est alors que je me suis intéressée à Canine sorti bien auparavant en 2009. Canine c’est l’histoire d’une famille alphabétisée par un patriarche aux intentions plus que douteuses. Ce scénario qui semble relever de l’ordinaire, s’avère être une oeuvre assez caractérielle puisant sa force à travers la douceur. Effectivement Canine semble annoncer lenteur et frustration. Si l’on regarde ce film en attendant des réponses il est évident que l’on sera insatisfait face a tant de subjectivité. Canine relève de la patience d’une vie menée. Manipulation et innocence nous sont montrées par le biais d’un presque huit clos, accompagné de toutes les répercutions de notre société sur l’éducation et la civilisation. Ce qui est intéressant est ce qui motive (ou pas) ce père à tendance pseudo sociologique qui nous est inconnue, si tout cela semble flou, la réalité est que le seul passe-temps des enfants resulte à travers des jeux sordides. Ce qui vient mouvementé le film reste Christina, une jeune femme, seule contact avec l’extérieur pour les jeunes, envoyée par le père pour satisfaire les besoins de son fils. Sans savoir ce qui motive cette jeune femme on se prend aux conversations qu’elle entretient à propos de « plat préféré » qui nous montre toute la cruauté du cloitrement. Sans jugement Canine se contente de nous montrer les effets du pouvoir de la manipulation. Derrière toutes ces perversions et l’arrivée de l’élément perturbateur Christina, on observe également une involonté de la part des parents de justifier leurs « mots » car oui du sel est finalement un téléphone, un avion traversant le ciel n’est pas un voyage mais un jouet critique. Toute cette question du non réel et du non dit est assez intéressante.
D’une certaine manière la question de l’enfance que l’on pourrait caractériser de « conforme » est plus élevée qu’elle n’y parait, l’interrogation, la découverte de soi à travers peu de choses font que l’homme retrouve son humanité, sa liberté, son inconnu. De plus Canine est agrémentée d’un long silence, sans musique ou très peu, d’une image aux tons froids, et de plan fixe, singularité de Lanthimos donnant une grande puissance au film et un caractère assez implosif. Ce film reste intense parfois gênant, par toute une symbolique sur l’enfance et son évolution, l’opprimation et sur ce que l’on doit être, mais qui doit-on être vraiment ?

PaulineColas
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le 2 janv. 2017

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Pauline Colas

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