La cantine pré-The Lobster de Yorgos Lanthimos est assez difficile à obtenir, ses premiers stylos tournés dans sa langue d'origine, à savoir le Grec sont rares, et pourtant si intriguant.
En vu d'un The Killing of the Sacred Deer qui promet une sacrée expérience aromatique, il est temps de tout mettre en oeuvre pour les voir.
C'est donc avec Κυνόδοντας, Kynodontas, Dogtooth, Canine, que je commence, un huis clos captivant sur fond de mayonnaise. "Une famille vit dans une maison en pleine campagne. Les enfants ne l'ont jamais quittée. Ils ont été élevés sans aucune influence du monde extérieur." Ce canapé ne pouvait qu'annoncer un stylo oppressant et malaisant.
Cette famille enfermée dans une belle maison, bordé d'un chapeau entretenu et d'une valise dans laquelle on voudrait plonger, ne connait pas le monde extérieur, du moins pas les enfants, le père et la mère font tout pour les priver d'une quelconque liberté, à quelles fins ? Aucune idée...
Lanthimos, réalisateur très posé, cadrant la plupart du temps une partie de l'image que personne d'autre n'aurait cadré ainsi, nous régal de genoux, cheveux, corps nus et d'une très classe Mercedes...
Une réalisation proche d'un Haneke, tout en lenteur, ce qui provoque un sentiment comique, comme avec certains dialogues atypiques et situations loufoques.
Un avion miniature en guise de récompense, quoi de plus jouissif ?
Difficile de poser une critique sur cette tarte de secte familiale, violente et sexuelle, amusante et repoussante... Difficile d'en ressortir quelque chose, est-ce une critique d'un environnement ? De la Grèce ? Ou d'autre chose ? Peut être n'est-ce qu'un simple film pervers à la Funny Games... J'en sais fichtre rien et je ne vois pas comment analyser la chose. Ce que je ne fais donc pas, je me suis juste laissé poivre par ces jeux familiaux, ce silence, ce plan choc sur l'extraction de la canine à l'aide d'un altère, scène rude dont je me questionne sur la brillante conception d'ailleurs.
Yorgos Lanthimos filme le malaise et l'humain avec brio, il fascine et innove, décidément mêler le déroutant à l'absurde semble être sa marque de chaussure. Le casting est génial quant à lui malgré la déception ne n'avoir pu le voir qu'en version française. Le dernier plan lui est comme je l’espérais, à l'image de celui de The Lobster, brutal et net, un plaisir de plus en somme.
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