colonialisme et acculturation

Cannibal tour est un documentaire dont les images me reviennent souvent, empreintes d'un dégoût profond.

L'horreur qui est décrite dans ces 1h a peine de film, vaut tout les Stephen King. Des hommes, des etres humains, qui se vendent a une poignée de riche, denigrant leur culture, autorisant des photos dans la cabane dédiée a leurs ancêtres, obligés de nier leur culture, traités comme des animaux, photographiés comme au zoo, leur village, leur maison n'est plus le lieu de leur vie mais qu'une reconstitution afin de faire vivre "l'expérience de l'exotisme" à ces touristes allemands. Ceux-ci se vautrent dans un irrespect, une position de dominants disant qu'il vont amener les Papous a "la culture" mais qu'il faut "y aller progressivement". détruisants sans aucun scrupule leur mode de vie en introduisant l'argent afin de faire miroiter une "vie meilleure", leur donnant conscience de ce qu'ils n'ont pas (et pas besoin, contrairement a ce que le capitalisme tend a leur faire croire). C'est une fable monstrueuse sur l'acculturation due au colonialisme, où le clic-clac de l'appareil photo sur une femme posant avec des enfants, sur un Papou regardant avant tant de peine et de désespoir l'objectif de la caméra, expliquant qu'ils ont besoin d'argent, tandis qu'une jeune femme le photographie en riant . Le clic-clac de l'appareil, sur la moquerie, le jugement, la curiosité morbide, puis l'appropriation. Un carnaval de visages peints selon les coutumes Papous lors des celebrations, mais visages blancs sous la peinture, dansant sur le tombeau de la culture qu'ils imitent.