Cannibals and Carpet Fitters (Cannibales et Poseurs de Moquette) … Avec un titre pareil, il fallait que je le voie. Que le film soit bon ou mauvais, je m’en fichais complètement, là n’était pas la question, c’était juste par principe. Et puis bon, c’est anglais. J’aime bien le cinéma anglais. Et puis ils ne sont mauvais pour faire des comédies horrifiques. Shaun of the Dead bien entendu pour sans doute le plus connu d’entre eux, mais aussi des films tels que Dead and Breakfast (2004), Doghouse (2009), Cadavres à la Pelle (2010), ou encore Cockneys vs Zombies (2012). Oui, il y a moyen de passer un bon moment. Ce fût le cas. Mais n’y voyez ici aucun chef d’œuvre ou nouvelle œuvre immédiatement culte juste par son titre car, même si au final Cannibals and Carpet Fitters est un sympathique divertissement, il ne casse pas non plus des briques et est à ranger dans la catégorie des films vite vus vite oubliés.


Film indépendant adapté d’un court métrage du même réalisateur et du même nom sorti trois ans auparavant, Cannibals and Carpet Fitters est un petit budget qui a réussi à voir le jour grâce à une campagne Kickstarter réussie (12238£ récoltées pour 10000£ demandées). Et s’il y a une chose qui est certaine, c’est que le film porte bien son titre et qu’il ne ment pas sur la marchandise : des poseurs de moquette qui vont se faire manger par des cannibales ! Le film commence comme un found foutage. Un couple se rend dans un camping sauvage afin de passer quelques jours loin de tout. Alors qu’ils font une promenade en fin de journée, ils se perdent dans les bois et se font attaquer par ce qu’ils croient être une bête sauvage. Alors que le jeune homme meurt, sa copine s’enfuit et trouve refuge dans une énorme bâtisse perdue au milieu de nulle part où l’accueille une dame d’un certain âge. Alors qu’elle insiste pour téléphoner et appeler de l’aide, elle se rend très vite compte que quelque chose ne tourne pas rond dans cette maison. Ni une ni deux, la voilà qui passe l’arme à gauche, un grand coup de hache bien placé au milieu du crâne. Voilà qui fera un excellent repas à cette famille de dégénérés cannibales. On quitte le found footage pour s’intéresser à une entreprise de posage de moquette en perte de vitesse. Lorsqu’ils sont appelés pour en poser dans toutes les pièces d’une énorme maison, le patron y voit une occasion en or de se relancer et envoie tous ses employés afin de répondre au plus vite aux attentes de la cliente. Une fois sur place, ils vont rapidement se rendre compte que c’est un piège, qu’il n’était pas question de refaire toute la moquette de la maison mais plutôt de remplir les congélateurs de bonne chair humaine bien tendre…


Cannibals and Carpet Fitters pourrait être défini comme un croisement entre Détour Mortel et La Colline a des Yeux, le tout saupoudré d’un humour très british, avec tout ce que cela implique d’excellentes punchlines et d’accents à couper au couteau. On a d’un côté la fameuse famille de dégénérés cannibales aux têtes pas possibles (coupe mulet, dents pourries, cicatrices diverses et variées, un cerveau pour 4) qui a envie de se faire un bon steak de protéines humaines, et d’un autre notre groupe de poseurs de moquette qui, il faut l’avouer, n’est pas ce qu’il y a de plus efficace lorsqu’il faut jouer les héros. Le film s’amuse avec les clichés, est plutôt bien interprété, mais il se montre malheureusement d’un classicisme qui a la dent dure, doublé d’une prévisibilité à toute épreuve. Et c’est vraiment le très gros problème du film : on a l’impression d’avoir déjà vu ça cent fois. Et c’est dommage car le film semble tout ce qu’il y a de plus sincère, se montrant même souvent généreux en matière de sanquette qui tâche. Les effets gores sont nombreux, bien dégueulasses, et surtout artisanaux (comment ça fait plaisir !) : tête coupée en deux, tête transpercée, nez arraché, gobage d’œil, cervelle répandue, le tout sur un ton léger laissant transparaitre la bonne humeur qui a dû régner sur le tournage. Le faible budget du film ne transparait pas forcément à l’écran et on a ce petit capital sympathie qui fera que malgré tout, malgré ce côté vu, revu et re-revu, on passe malgré tout un bon moment en compagnie de ces joyeux lurons décérébrés (des deux côtés).


Cannibals and Carpet Fitters a beau être une énième comédie horrifique, une énième bobine sur une famille de dégénérés cannibales, elle n’en demeure pas moins un moment sympathique à défaut d’être mémorable.


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cherycok
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le 31 janv. 2019

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