Difficile d'être critique sur Capharnaüm sans passer pour un cœur de pierre. Prix du jury en mai dernier à Cannes le film semble soulever les foules partout où il passe comme l'atteste la note sur le site.
On suit le parcours de Zayn à travers les bidonvilles de Beyrouth, de sa séparation avec ses parents (les Thénardiers feraient pale figure à coté d'eux), à sa rencontre avec une immigrée
éthiopienne cachant son fils par peur des rafles, fils dont Zayn va devoir s'occuper.
Ces moments de misère entrecoupés de scènes au tribunal évacuent tout suspense sur la destinée des personnages. C'est bien là le problème du film : on sent la main de la réalisatrice derrière chaque réplique, condamnant ces personnages à un misérabilisme abject. Une succession de scènes filmées camera à l'épaule (attention au tournis) où les deux enfants nous sont présentés dans des situations toujours plus cruelles. Nadine Labaki fait ce qu'elle reproche à ses personnages, capitalisant sur la photogénie des deux enfants. Peut qu'on parler d'acteur pour un nourrisson ?
Sur fond de violons grandiloquents devenant vite un vite ridicule et très illustratif.
les méchants très caricaturaux, vénales ou totalement irresponsables sans que cela soit expliqué par leur parcours à l'exception des parents dont l'irresponsabilité est expédiée grâce à deux trois phrases clichés (tel père tel fils).
Des personnages secondaires très peu développés, n'existent que pour mettre des bâtons dans les roues de Zayn et rendre son existence la plus pénible possible.
De l'autre côté des gentils luttant contre un sort qui s'acharne.
Au milieu des enfants jetés en pâture. La réalisatrice se fait artisane de leurs malheur.
On sent la libanaise investit des meilleures intentions et voulant traiter beaucoup de thèmes (beaucoup trop ?) l'immigration, les enfants maltraités, le chantage au papier...
Dans une gloubi-boulga ou chaque thème serait traité dans une scène ou résume par un personnage a la va vite, s'attardant plus sur la souffrance des deux enfants que sur le dysfonctionnement de la société qu'il l'a permit.
Si le jury de cannes semblent avoir était ébloui avec cette représentation très fourre tout et esthétisante de la miséré. Il est difficile de ne pas voir le cote tire larme et l’éparpillement de la cinéaste au fur et a mesure que le film avance.
On ne retient pas grand chose de constructif de capharnaüm, si ce n'est un message qui transpire tout le long du film contre son gré,
Quand on est pauvre on ne doit pas faire d'enfants.