Capitaine Mystère par Christine Deschamps

J'ai beau avoir des milliers d'amis, je suis presque certaine que je serai la seule à avoir vu cette relique carrément kitch... Imputons cela à ma curiosité récente pour Douglas Sirk. Là encore, c'est Rock "nez parfait" Hudson qui s'y colle, cette fois dans les oripeaux d'un jeune rebelle irlandais. Costumes chatoyants de capitaine Crochet d'opérette, sourire ravageur, jeu terriblement appuyé, répliques stéréotypées... nous voilà dans une imagerie d'Epinal tout droit sortie d'un vieux coffre au grenier. C'était l'année 1955, il faut être indulgents. Les femmes y sont ouvertement rabaissées, l'éducation des filles, même majeures, se fait à coups de fessées, l'occupant anglais n'est jamais ouvertement malmené mais la révolte irlandaise se présente de façon romantique et indulgente. A la toute fin, le prétexte politique cède le pas à la romance bêlante qui couve depuis le début, sortez les violons, pof, c'est plié. Une curiosité historique, donc, qui montre le chemin parcouru, ne serait-ce qu'avec le cinéma engagé des années 70, quand une certaine mièvrerie était passée de mode, Dieu merci ! La direction d'acteurs a elle aussi subi des mutations bienvenues. Reste le doublage de l'époque, à mourir de rire, du temps où le français avait encore des accents toniques délectables et où les gens ouvraient la bouche pour se faire entendre.