La Mayo, niaise, manque de sel
Il est des films qui manquent d'un petit quelque chose. Il en est d'autres qui ont une chose en trop.
Capitaine sans peur (titre français débile n°125497841) avait presque tout être parfait, dans la catégorie "film d'aventure en mer".
Un capitaine impeccable (Gregory Peck, quoi !), des officiers compréhensifs et humains, un équipage aguerri composés de bonnes trognes d'ivro… de marins, des abordages, des missions secrètes, des traités de paix, des captures, des évasions héroïques… Avec tout ça, quel besoin d'introduire une histoire d'amour aussi compassée qu'inutile ? Qui plus est, pourquoi donner le rôle de la nobliote amourachée à une actrice (Virginia Mayo) aussi gouteuse qu'un plat de blettes mal cuit ? Raoul Walsh aurait eu l'idée d'introduire Jean Peters à demi-nue, nous aurions non seulement compris mais ajouté immédiatement 2 ou 3 points à la note de ce film par ailleurs savoureux !
Mais non.
A cause de sa Mayo insipide (qui poursuivra sa carrière insignifiante dans des séries télé du même tonneau) et de son histoire de coeur aussi inutile que facile, le film perd de sa superbe et j'en suis bien marri.
Du coup, quelques questions restent en suspens: que peut bien faire un couple composé d'un Horatio et d'une maria à Portsmouth ? Pourquoi Nantes a-t-elle de tels accents méridionaux ?
Cela dit, ne vous y trompez pas: ce film reste, malgré les deux ou trois défauts mentionnés, cent coudées au dessus de tant films d'action modernes qui auraient besoin de bien plus qu'une mayo relevée pour mériter notre attention.