Scénario convenu pour film rétro amusant

Capitaine Sky et le monde de demain fut un véritable échec commercial dans les pays francophones. Si le film a pu dépasser en rentrée, mais de peu, son budget estimé à 40 millions de dollars, ce n'est certainement pas grâce à nous. Pourquoi ce film a-t-il donc été boudé par chez nous ? En France, il a réalisé moins de 90 000 entrées. Pourtant, en dépit d'un scénario extrêmement simpliste, l'oeuvre de Kerry Conran n'en demeure pas moins sympathique.

Le scénario reprend les bases des films d'aventures des années 30 - 40, avec un héros secondé par une demoiselle, journaliste, n'hésitant pas à lui cacher des informations et un méchant qui semble réellement méchant. L'histoire est donc vue mille fois, mais Conran parvient à y insuffler un charme.

D'abord parce que le film, entièrement tourné sur fond bleu, mélange acteurs réels et animation. Cette démarche à plusieurs buts précis parce qu'une part, cela permet de créer l'univers rétro-futuriste auquel on assiste et qui est globalement bien réussi, et d'autre part, Conran s'en sert pour rendre hommage à tous les films d'aventures d'avant-guerre.

Cela ne s'arrête pas à la plastique, puisque le jeu des acteurs, leur manière de se tenir, la façon dont l'action se déroule renvoie aux vieux films. A ceux que l'on ne fait plus aujourd'hui. Si l'animation prend un petit coup de vieux, dix ans après, il faut reconnaitre que l'ensemble tient remarquablement bien la route et on se plait à cette histoire où le second degré est ultra présent.

La preuve avec les armes lasers par exemple, mais aussi dans la relation entre le Capitaine Sky et cette journaliste Polly. Enormément d'humour dans les relations entre les deux personnages, qui ne sont pas au beau fixe. La scène finale est remarquable et assez hilarante. Conran joue sur la caricature pour mieux la retourner en sa faveur.

On notera aussi que Sir Laurence Olivier joue le rôle du Docteur Totenkopf. L'acteur a été intégré à l'aide d'images incrustées de films qu'il a tourné dans sa carrière. Angelina Jolie a une courte apparition, mais plutôt réussie, tandis que le duo Law - Paltrow fonctionne bien et joue à l'ancienne.

Toutefois, il n'est pas étonnant d'avoir vu ce film se planter dans son ensemble. Le grand public n'étant plus habitué à ce genre d'oeuvres, à ce côté rétro et complètement décalé. Et pour Kerry Conran, il s'agit toujours du seul film qu'il ait réalisé.