Le scketch de Monicelli est court, net, précis. Il fait bien, le propos est de faire la liaison ironique entre les contes de fées horrifiques de notre enfance et l'aspect peu ragoûtant des fumettis (les petites bédés). Silvana Mangano qu'on voit beaucoup dans ce film et c'est heureux joue une nurse racontant ces contes à faire pleurer les bambins qu'elle garde. C'est marrant. Plutôt bien fait et direct.

Le scketch suivant est de Steno. Il met Toto dans diverses situations vestimentaires mais surtout il lui permet de jouer un affreux jojo dont l'aversion pour les hippies le pousse à enlever quelques specimen de cette hideuse engeance pour leur couper les douilles. C'est rigolo, gentillet et ne casse pas trois pattes à un canard. Du divertissement pour mettre en valeur le comique de Toto.

Le 3e scketch est de Bolognini. On y retrouve Mangano dans un rôle démesuré mais dont la portée comique m'a quelque peu échappé. Le scketch est heureusement assez court pour être oublié.

Le 4e est celui de Pasolini. De loin le plus intéressant. Un spectacle de marionnettes tourne vinaigre. Deux d'entre elles finissent par irriter le public et larguées dans une décharge à ciel et nuages ouverts. Elles sont jouées par Toto et Davoli qui reforment le couple des Oiseaux, petits et gros. Le segment finit en beauté, la cruauté et la poésie de Pasolini éclatante de couleurs, plein de vivacité et de questions sur l'art, la représentation et l'existence même. Scketch que je vois bien comme métaphysique et inspirant.

Si mes souvenirs sont bons, le 5e est un scketch qui mêle adroitement il est vrai dessin animé et film d'acteur. On y retrouve la belle Silvana Mangano en reine d'Angleterre voyageant en Afrique. Le scketch s'essaie à la satire anticolonialiste mais sans grande classe ni envergure. L'animation signée Pino Zac est adroitement intégrée aux scènes réelles malheureusement pour un scketch sans autre intérêt que la présence espiègle de la déliciosa Mangano.

Le dernier scketch, j'espère ne pas en avoir omis, est l'oeuvre encore de Bolognini et n'est pas d'une grande valeur sauf en ce qui concerne certains plans d'une belle inventivité. Notamment l'astucieuse mise en scène dans le métro milanais ou d'autres séquences extérieures. Quelques cadrages intérieurs aussi. Sinon l'histoire n'est pas originale, une histoire de jalousie maladive qui finit par lasser très rapidement, jusqu'au spectateur.

Au final un film à scketchs italien qui par définition contient de la pizza, des pâtes, des saltimboccas mais aussi malheureusement de l'osso bucco (m'enfin, chacun ses goûts).
Alligator
7
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le 20 févr. 2013

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Alligator

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