Capricorn One
6.8
Capricorn One

Film de Peter Hyams (1977)

Une bonne surprise ! Au-delà des très bonnes interprétations, d'un scénario prenant, de quelques passages superbement mis en scène pour l'époque (la voiture trafiquée, poursuite en avion), on a une lecture intéressante du danger du complot politique avec ces trois astronotes devenus des fugitifs et qui tentent de survivre dans un désert semblable à la planète Mars : il est manifestement encore + dangereux d'être la victime collatérale d'un complot politique que de s'envoler vers une autre planète à des millions de kilomètres. La survie sur Terre n'est pas seulement "atmosphérique", au moins sur Mars il n'y pas d'autres vies (vraisemblablement), et donc pas non plus d'êtres humains corrompus ou autres bêtes venimeuses qui cherchent à nous supprimer... C'est métaphorique bien sûr, je cherche pas forcément à comparer les deux situations de manière purement scientifique, mais j'aime cette lecture sur la survie.On n'échappe pas à quelques incohérences (surtout dans la deuxième moitié du film), le journaliste qu'on veut faire taire mais qui ressort facilement de prison, hormis le fait qu'on ait essayé de le tuer à plusieurs reprises et qu'on décide ensuite de le faire arrêter, on aurait pu trouver mieux comme coup monté que possession d'une petite dose de cocaïne pour le mettre hors circuit et éviter qu'il devienne compromettant, le pilote fou aussi vers la fin un peu trop téméraire à mon goût, etc j'en passe... Mais ces détails n'ôtent pas non plus l'essentiel du film qui regorge de bonnes idées, avec une intrigue et des dialogues bien ficelés.

Il y a encore un petit détail tout bête et qui m'oblige à enlever un point, c'est ce tout dernier plan ridicule à la happy end, le problème n'est pas la happy end en elle-même mais ce ralenti si catastrophique qu'il en devient donc risible au lieu d'être émouvant. Vous me direz, c'est qu'un détail de rien du tout qui dure quelques secondes, c'est vrai mais c'est quand même bête de finir sur une note aussi ratée ! Ça ne me fait pas oublier le bon moment que j'ai passé mais, en fait pour vous faire un dessin c'est comme si j'avais passé une très bonne soirée entre amis dans un restaurant, entrée et plat corrects, avec un serveur agréable qui rajoute de la bonne ambiance et s'empresse ensuite de nous apporter les desserts mais en trébuchant, faisant voltiger les desserts et renversant un peu de boisson sur nos genoux (les maladresses), serveur qui s'excuse naturellement et part nous "refaire les desserts délicieusement fait maison", et entre-temps aperçu derrière le comptoir rangeant des paquets de desserts surgelés de chez Picard (les incohérences), bon mais rien de grave, une bonne ambiance se maintient après un dessert qui se laisse manger malgré tout, puis on est sur le point de partir très satisfaits quand tout à coup le serveur, pensant bien faire après cette belle soirée ambiancée veut nous offrir un dernier verre pour la route, du rosé dans une bouteille déjà ouverte auparavant et conservée (rien d'anormal jusque-là), il nous sert et tout à coup un petit cafard noyé apparaît dans mon verre, et aussi quelques moustiques tant qu'on y est, le serveur, pris d'euphorie, ne remarque rien dans mon verre vu qu'il s'empresse de tous nous servir dans la joie et la bonne humeur, et ajoute "on aime faire plaisir aux clients comme vous" puis repart... Et bien le dernier plan du film est tout aussi massacré même s'il ne représente qu'un détail tout comme ce dernier verre offert, et le fait qu'on appuie bien sur ce ralenti final pour nous rendre encore + heureux pour le héros et sa famille, rend ce plan encore + ridicule et malaisant, tout comme ce gentil serveur qui nous offre ce vin de bon coeur et insiste sur sa joie... Bon, on se passera de ce dernier verre quoi. Voilà à quoi ça ressemblait... ou pas

Syoul
7
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le 29 juil. 2023

Critique lue 50 fois

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Syoul

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