Après avoir causé du Thor et rouillé de l'homme de fer, Marvel s'attaque à l'Avenger le plus casse gueule à adapter. Figure de propagande par excellence, désuet par définition, Johnston aux manettes et Chris Evan en guise de bouclier humain, le Cap avait tout pour ne pas le franchir (hoho).
Chris Evan quoi.
Seulement le coco a réussi à solliciter le peu de tolérance qu'il reste en moi et s'est rendu supportable à mes yeux pour la deuxième fois de sa carrière, après son rôle dans Scott Pilgrim. Profitons en il y a peu de chance que cela se reproduise.
Chris Evan quoi.
En effet l'une des bonnes idées du film, en dehors du parti pris de situer son action dans les USA digitales des années 40, est de prendre le temps de construire un background au personnage principal (40 minutes dans un film à l'échelle Marvel c'est presque du ciné indépendant). Appuyé par de très bons CG, bluffants même sur certains plans, le cachectique monsieur Evan laisse de côté ses Fantastiques casseroles pour nous servir un jeu plus sobre, humble et plutôt crédible. Évidemment la droiture du personnage, son sens exacerbé de la justice, et son côté boy scout peut agacer, mais cela fait partie du concept. Il faut le prendre comme tel; un héros, un soldat, un moralisateur, un homme à la sexualité immature qui se balade en collants bleus, blancs, rouges pour finir ses aventures en conseillant aux enfants de se brosser les dents après chaque repas. Un truc de gosses quoi, donc faut pas trop lui en demander.
Personnellement je n'attendais justement pas grand chose de ce First Avenger, et on m'a servi un bon divertissement pop corn pas dégueu, appuyé par quelques réminiscence du cinéma Spielbergien des années 80 auquel le score de Silvestri est sûrement pour quelque chose. Quelques moments de bravoure, pas mal d'autres bien ridicules aussi, un héros, un bad guy comme Kirby savait en faire (et Weaving porte très bien le rouge), des ptits clins d'oeil furtifs, une pin up, ça fait boum, et en prime Marvel se paye le luxe sans doute pour la première fois de nous montrer un vilain se faire hacher par des hélices d'avion. C'est kwel.
M'enfin c'est quand même un film où un mec se pique pour être plus fort. Je trouve ça pas très adapté à un jeune public.