Comédie-dramatique , drame-social, road-movie, satire , pour son deuxième long métrage Matt Ross n'a pas su choisir. Captain Fantastic, sorti en 2016 aux Etats-Unis, est un obtus mélange de tout ces genres . Le père borné , incarné avec brio par Viggo Mortensen , détient gentiment sa troupe de six enfants en captivité dans la forêt . Jusqu'au jour où il apprend la mort de sa femme ,hospitalisée depuis des mois. Naturellement , il décide d'embarquer tous ses enfants dans un bus pour qu'ils aillent, eux mêmes , incinérer leur mère . Bien sûr, le voyage sera semé d'embûches , de rires, de larmes , et d'ordinaires discours moralisateurs disproportionnés. Nous commencerons par le négatif, puis nous parlerons des points positifs de ce qui à, tout de même , beaucoup plu .

You can spoil here!


Le scénario est intéressant ,dommage qu'il soit rempli d'incohérences. Au début, on se dit que c'est certainement volontaire , que le réalisateur utilise les « clichés du cinéma » pour provoquer le rire (et ça fonctionne) .Or, plus nous avançons dans le visionnage du film, plus nous nous demandons si ça l'est réellement , du moins pour certaines scènes. Premièrement , le fait que absolument tous les enfants sont de véritables génies dans n'importe quel domaine de la physique supérieure à la grande littérature, enlève beaucoup de crédibilité à l'histoire. Nous ne serions pas étonné que Zaja, 10 ans, parle huit langues . De plus , l’aîné est admis dans les dix plus grandes universités du monde sans jamais avoir été à l'école , tout le monde s'attend à ce qu'il prenne son indépendance et y aille , mais il décide d'y renoncer sous les préjugés extrémistes de son père. Cela aurait pu marquer une rébellion intéressante, cependant le film ne provoque aucune évolution radicale d'un de ses personnages. Enfin, je ne pourrais parler de l'absurdité de cette œuvre sans évoquer la moins subtile de toute : Le fameux moment où l'on découvre que les six enfants étaient cachés dans le bus depuis le début , lors de la petite fugue du père , qui lui a permis de constater que la barbe ne lui allait pas si bien qu'il le pensait. Si cet acte est censé symboliser le déclic du père et le changement , elle nous renforce surtout dans l'idée que le film se veut original, mais ne fait que empiler cliché sur cliché . Puis , concernant les enfants, qu'ont ils fait de leurs grands-parents si déterminés à les garder, les « enfants sauvages » les auraient-ils mangé ? Avec ce scénario on pourrait se poser la question .

Par ailleurs ,certains éléments n'ont aucune utilité excepté celle de faire rire et sont plutôt enfantins . Comme le fait qu'ils arrivent déguisés pour la cérémonie funèbre de leur mère , aucune explication n'est donnée , alors que cela aurait pu donner davantage de caractère à l'œuvre. Ou encore , nudité inattendue qui semble ‚elle aussi , être présente uniquement pour ajouter du comique .

De même , la morale exagérée et déjà entendue partout est plutôt agaçante dans ce film. Il dénonce la société occidentale d'une manière grossière et sans limite qui décrédibilise le propos. En effet, nous retrouvons le stéréotype des adolescents aigris et accros aux jeux vidéos, ainsi que beaucoup de discours les plus subversifs et presque malveillants les uns des autres. Cela renvoi une image caricaturée des personnes ayant réellement une philosophie de vie semblable , ce qui est assez dérangeant et maladroit. Pour ce qui est de l'aspect technique, aucune prise de risque , les plans sont ordinaires de même pour les transitions qui sont souvent de simples fondues , parfois même un peu lente ce qui vieillit le film a mon goût.

Enfin, le réalisateur se sert de l'ignorance des personnages pour créer de l'humour comme avec le personnage de Bodevan et sa demande en mariage très prématurée , ainsi que sa déclaration d'amour. Un monologue très drôle qui attrape le spectateur de part son absurdité, son malaise et sa situation ( devant la mère de la fille qu'il a rencontré plus tôt dans la journée). De plus , l'image du film est très travaillée et esthétique grâce aux paysages américains, quant à la bande originale par Alex Somers, elle plonge le spectateur dans une atmosphère paisible en accord avec l’image ensoleillée du film.

GabrielleBella
6
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le 12 févr. 2023

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