Captain Fantastic super-zéro de la société moderne

  Après Miss Pérégrine et les Enfants particuliers de la semaine dernière, nous avons eu droit à Captain Fantastic et les Enfants sauvages. Un film sur un super-héros et sa famille? Non, pas de costume moulant ni de super-pouvoir. C’est l’histoire d’un père de famille (Viggo Mortensen) qui éduque ses six jeunes enfants reclus en pleine forêt pour les éloigner le plus possible de cette société de consommation et des divers poisons qu’elle produit, pour en faire d’extraordinaires adultes. Étant attentif au moindre des détails quant à l’éducation à donner à ses enfants, Ben alias Captain Fantastic a fait du quotidien de ses enfants une vraie préparation militaire en s’appuyant sur des techniques ancestrales : séance de gainage, chasse au couteau dans la forêt, cérémonie de  passage à l’âge adulte… Se tuant à la tâche pour leur faire parvenir la meilleure éducation qui soit en passant par un apprentissage soutenu par la lecture des grandes œuvres de l’histoire, cette famille intello sait trouver les phrases qui font mouche et qui font réagir. Un coup de tonnerre va toucher en plein cœur  cette famille, les ermites vont devoir s’aventurer dans le monde extérieur. C’est à bord de leur camion scolaire que ces solitaires regroupés vont réaliser un road-trip excentrique dans la société de consommation. 

Le réalisateur (Matt Ross) est réellement fort puisqu’il a le don de poser les bonnes questions. Celle des limites d’une éducation trop abusive d’un père, celle de la liberté et toutes celles qui remettent en cause notre société de consommation que nous ne cessons de blâmer, de nous moquer et de critiquer et pourtant celle dont nous sommes les principaux acteurs.

Si vous hésitez encore à aller voir ce film, n’hésitez plus! Ce road-trip vous fera réfléchir par ses nombreuses questions, vous fera rire par les cinglantes répliques des enfants notamment celles de Zaja et vous fera applaudir des 10 doigts les prestations de Ben (Viggo Mortensen) et de Bodevan (George Mackay)