Je n'ai rien compris. Mais je ne suis pas sûr qu'il y ait quelque chose a comprendre. C'est vraiment quelque chose qui se vit. Une immersion totale dans un lieu poétique, bercé par la voix off au texte mélodieux.
Il y a des corps nus, des hommes, une femme. Ils s'aiment, tous de leur côté, leur relation est trouble. Et ces corps sont bercés par cette lumière, ces cadres magnifiques qui évoquent chacun un tableau d'époque différent.
Il y a la religion, centrale dans l’œuvre du Caravage pour ce que j'en sais de lui, qui est ici une présence étrange et malsaine. Là encore, tout est trouble.
Et puis il y a le Caravage, qui peint des tableaux modernes, avec des couleurs sombres et des formes éclatées, où la couleur prédomine sur le trait. Ça m'a fait penser a ce que dit Balzac dans Le Chef d’œuvre inconnu en parlant du Caravage, qu'il avait tout compris en désertant le trait pour la couleur et la lumière. En procédant ainsi, dit Balzac, les tableaux prennent vie, il y a vraiment le vent qui passe entre les personnages, vraiment une ombre qui bouge en même temps qu'eux. Jarman retrouve cet effet a travers les reconstitutions des tableaux du maître en filmant directement les corps.
On a vraiment une projection dans la philosophie de l'artiste qui permet de retranscrire tout ce qu'il représente aujourd'hui. Une expression pure de son génie qui passe par la reprise de l'essence de son art, et la modernisation du reste.
Bref, c'est assez génial. Mais je ne sais pas quoi en penser, quoi en retenir. A voir pour se faire une idée.