Cargo
5.4
Cargo

Film de Ivan Engler et Ralph Etter (2009)

Cargo est un cas curieux, clairement atypique. On remarque dès la première minute qu’il n’a pas un gros budget, et qu’il possède des ambitions graphiques colossales. Un space opera à base de décors gigantesques et de traversée spatiale contemplative. Autant dire que cela n’annonçait pas du meilleur, et pourtant dans la forme, le film parvient à tenir ses objectifs. Il doit y avoir environ 5% des plans numériques qui ne fonctionnent pas (détails pas assez lissés, fond vert dégueulasse, défaut d’angle de vue…), tout le reste est clairement à la hauteur. C’est clairement l’énorme point positif du film, il en donne à voir, et sur sa très longue durée (1h50 de SF contemplative), il parvient à éviter l’ennui en exploitant bien ses décors.


Le principal défaut de Cargo, c’est son scénario. Qui présente sur la longueur un problème atypique (ce qui en fait encore une fois un cas intéressant) : il n’est pas assez ambitieux pour son visuel. Et pourtant, dieu sait combien de films de SF traînent dans les poubelles des bacs à soldes parce qu’ils ont été trop ambitieux pour leurs moyens (Dante 02, Synchronicity, chrysalis…). Il est louable pour un projet de vouloir rester humble. C’est le cas par exemple d’un Outland, qui avec son idée (un peu stupide avec le recul) d’adapter un western dans une station spatiale, permettait de suivre le quotidien d’une mine en secteur extra terrestre et d’en avoir le détail de fonctionnement (avec le cachet années 80 pour la technologie rétro-futuriste). Ici, on nous présente dès le départ la colonie Rhea comme LE lieu où vivre par l’intermédiaire de spots numériques hideux dans une ville suspendue dans l’espace. Idée sympathique, qui plante déjà quelques attentes. Hélas, quand la traversée en cargo commence, on vire sur un clone étrange de sunshine avant d’obtenir une révélation assez grosse, mais qu’hélas on attendait. L’ampleur du film tombe donc vite à plat, s’il n’y avait les majestueux décors pour continuer à capter l’attention. Jusqu’au dénouement qui est d’ailleurs assez… nul (le message délivré à la station n’apporte aucune preuve). Et malheureusement, on se tape des trucs nuls dans le film. A commencer par l’assistante de l’agent de sécurité, qui passe son temps à jouer la méchante larbine de la compagnie même quand son attitude contredit ses objectifs logiques (avec un combat à la hache qui en devient presque nanar), un ou deux jump scare totalement inutiles, et sur le mécano et le spécialiste en programmation. La première chose qu’on a envie de dire quand on les découvre, c’est demander si la compagnie recrute aussi des clodos pour ses traversées. Leur style vestimentaire est tellement en décalage avec l’univers visuel du film que ça en devient grave. Surtout que leur utilité est finalement assez anecdotique. Enfin bon, Cargo (qui imite un peu Solaris sur la fin) est un petit truc sympathique dont on gardera un souvenir flou, mais qui procurera d’agréables sensations aux puristes de la science fiction, en dévoilant d’agréables paysages et de bonnes idées visuelles, hélas mal exploitées pour devenir une date.

Voracinéphile
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le 4 janv. 2017

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