Pas très Carmen tout ça...

Tsuyuko est une jeune femme de la campagne qui décide de tout plaquer, y compris de quitter sa mère, à la suite de problèmes avec les hommes dirons-nous, pour tenter sa chance comme chanteuse dans un cabaret à Osaka. Mais sa qualité, et son défaut, est sa grande beauté, et comme on dit à propos des roses, qui s'y frotte s'y pique.

J'ai l'impression qu'à part ses films avec Joe Shishido, Seijun Suzuki est désormais oublié des cinéphiles. C'est dommage, car le reste de son œuvre recèle de pépites méconnues, à l'image de ce Carmen de Kawachi. Qui, contrairement à ce qu'on pourrait croire, n'est pas vraiment tiré de l'opéra de Bizet, bien qu'il y ait quelques allusions, comme une reprise de L'amour est un oiseau rebelle, , ou une musique en flamenco. Mais l'histoire du film est celle de cette jeune femme, sublime Nogawa Yumiko, qui ne semble attirer que les mauvais mecs, à l'image d'une introduction assez sombre, ou quand elle tombe amoureuse, c'est eux qui subissent les conséquences de sa beauté, avec parfois la mort au bout. D'ailleurs, le générique de début, qui montre une femme dessinée dans le plus simple appareil, semble poser les bases, loin d'un film coquin ou rigolo.

Le jeu des acteurs est parfois un peu caricatural, quand il ne s'agit pas de l'homosexualité fortement suggéré d'une femme, mais le film est non seulement très beau, la photo y est somptueuse, mais c'est vraiment porté par son actrice principale, où je dirais que le dernier plan est représentatif de ce qu'elle est vraiment. Espérons que d'autres films de Suzuki puissent être ainsi découverts, car il y a encore de belles pépites...