Considéré comme un être mal-aimé de la filmographie de Robert Hardford-Davis, notamment pour sa violence et son gore outrancier pour l'époque (démembrements, décapitation), Corruption, vulgairement traduit par Carnage, est un adroit mélange des genres. Psychédélisme, énergie du swinging London, mutilations et science-fiction se partagent la vedette avec un Peter Cushing dans la peau d'un éminent chirurgien plastique en proie au trouble virant obsession.
À la suite d'une mauvaise bagarre ayant entraîné une brûlure sévère du visage de sa fiancée mannequin, le docteur fera tout pour lui redonner un peu de son éclat et le poussera à passer au meurtre, celui-ci ayant découvert qu'en prélevant des tissus ou autres cellules sur des jeunes femmes, déjà mortes ou en passe de le devenir, il pourrait aider à la reconstruction de son visage, tout du moins pour un temps.
Si le film baigne dans un classicisme formel, entre baroque, psychédélisme et atmosphère clinique, il sait être brutal lors des accès de violence de son personnage principal virant caméra portée en vue subjective. L'hystérie absolue de son dernier quart d'heure mérite le détour et les amateurs de hurlements stridents en auront pour leur pognon.