Du slasher pur-jus exploitant jusqu’à épuisement la trame imposée par le vendredi 13 de Sean S. Cunningham, maître étalon de l’exercice. Pour sa version du slasher sous le soleil d’été, Tony Maylam ne s’embarrasse pas à jouer la carte de l’originalité et reprend son modèle point par point, en comptant sur Savini et sa maîtrise du sang à l’ancienne pour rendre son bébé encore plus gore.

A ce niveau, c’est très réussi, chaque petite leçon de découpe est faite avec doigté, lorsque les corps se font malmener, c’est avec violence et acharnement. Les lames bien affûtées des cisailles de ce fantôme en quête de chair fraiche, plongent dans les entrailles comme tu touilles ton café après un bon gueuleton, à la petite cuillère, sans effort et avec délice. Cette recherche de percussion par l’image, lorsque le tueur passe à l’action, s’associe à un efficace sens du cadre : Carnage est réussi dans la forme, et rappelle qu’il était une époque où l’on embrassait son sujet à bras le corps pour rassasier un public de connaisseurs.

Cela fait-il pour autant du film de Maylam une référence du genre ? Loin s’en faut, ce dernier peinant à captiver la faute à son sens du rythme un peu laborieux. Il faut attendre 3 bons quarts d’heure pour que le jardinier entre en action et même après cela, les scènes qui meublent entre les meurtres s’étirent beaucoup trop. Et comme ici, seule la carte du slasher premier degré est mise sur la table, il ne faut pas compter sur une quelconque épaisseur de personnage où une originalité niveau script pour combler les espaces vides. Non pas que ce soit un mauvais choix, au contraire même, c’est toujours agréable d’assister à une proposition qui n’essaye pas de trahir le genre qu’elle s’approprie par un jeu de petit malin, mais un petit quart d’heure de coupe aurait été judicieux pour insuffler à toute la seconde partie un rythme encore plus frénétique.

Quoi qu’il en soit, vue la cour peu fournie en réussites dans laquelle il boxe, Carnage s’avère être tout de même une séance amusante qui devrait combler les affamés en manque d’exécutions sommaires. Bien gaulé, et bénéficiant du savoir faire d’un des maîtres du maquillage dégoulinant à l’ancienne, Il possède une belle force de proposition dans les ambiances qu’il dépeint, mais il ne faudra pas en attendre davantage. A noter aussi qu’on retrouve au banc de montage un certain Jack Sholder qui entamait tranquillement son chemin vers le métier de réalisateur et signera par la suite la petite pépite Hidden : comme quoi Carnage, même s’il est un peu court, aura eu un réel intérêt, pour les spectateurs que nous sommes !

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le 12 oct. 2014

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