Quel truc étrange !
Vendu comme le pire film de l'année par la critique américaine, "Carnage chez les Puppets" est bel et bien une comédie loupée mais pas forcément comme on pouvait le penser. Évidemment, le film de Brian Henson se rêve en "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?" version puppets avec ce monde où humains et marionnettes cohabitent tant bien que mal, encore plus en reprenant tous les codes du film noir et du buddy movie pour raconter l'enquête d'un privé puppet et de son ex-coéquipière humaine (Melissa McCarthy, moins impliquée qu'à l'accoutumée) sur les meurtres d'anciens acteurs d'une célèbre série TV mélangeant les deux "espèces". Ce n'est d'ailleurs pas de ce côté que le film pêche tellement, son intrigue principale, même si elle est bien entendu très clichée par les genres qu'elle s'approprie, se montre plutôt (et étonnamment) convaincante dans son déroulement.
Ce qui surprend véritablement, c'est à quel point le long-métrage se montre incapable d'exploiter pleinement le décalage comique entre humains et puppets. "Carnage chez les Puppets" pense avoir trouvé la solution de son humour en misant sur une fausse trash-itude absolue (les blagues graveleuses, les puppets toxicomanes, des dialogues qui excluent toute finesse,...) mais il ne fait que se répéter en ce domaine jusqu'à vraiment lasser et, finalement, laisser une part trop grande à l'humour "humain" (dans le sens où le fait d'être un puppet n'y change plus grand chose).
Attention, il faut bien reconnaître que lorsqu'il réussit enfin à trouver ce fameux décalage, quelques saillies frôlant le génie se démarquent (la vidéo de la vache ou les puppets dégénérés compteront probablement dans le top fous rires de l'année) mais celles-ci restent trop rares tout en permettant au film de garder notre sympathie dans ses plus grands coups de mou (et bon sang qu'ils sont nombreux !) jusqu'à son terme.
Au final, "Carnage chez les Puppets" laisse bien quelques sourires en tête mais le résultat ressemble plus à une tentative faite à la va-vite dont on se demande comment elle a pu aboutir sur grand écran. Peut-être que tout ce petit monde avait trop forcé sur la saccharose comme leurs puppets...