Tas de viande !
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Par le biais de sa boîte Les cinémas de la zone, qu'il a fondé au tout début des années 90 avec la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic, rencontrée sur le plateau du premier court-métrage de la dame, La première mort de Nono, Gaspar Noé réalise Carne, moyen-métrage remarqué au Festival de Cannes 1991.
Récompensé par le Grand Prix de la Semaine de la critique, et par la Mention du Prix de la jeunesse, Carne fait parti de ces oeuvres difficiles d'accès, frontales et extrêmement particulières, mais qui osent bousculer les spectateurs, les tirer de leur confort en les laissant se dépatouiller avec leurs limites et leur propre morale.
S'ouvrant sur une séquence insoutenable et abjecte (mais ça c'est personnel), Carne, en une trentaine de petites minutes, nous entraîne corps et âme dans la psyché d'un boucher dégouté par la vie, par les autres, vomissant absolument tout ce que la terre peut porter, excepté sa fille, pour qui il voue un amour sans borne et sans limite.
A la manière d'un Taxi Driver, Carne met franchement mal à l'aise, instaure une ambiance putride et pesante, condamnés que nous sommes à partager les pensées douteuses de cet anti-héros magistralement incarné par Philippe Nahon, immense comédien à la gueule inoubliable. Par le prisme de son regard déformé, c'est tout un monde dégueulasse qui s'offre à nos yeux, baignant dans la crasse et le vice le plus total.
Bien que n'échappant pas encore complètement à cet aspect poseur et sûr de lui qui pourrissait le premier court-métrage de Gaspar Noé, Carne permet à son auteur de développer son univers personnel et reconnaissable entre tous, et surtout d'accoucher d'une mise en scène percutante, parfaitement soutenue par le montage de Lucile Hadzihalilovic.
Prometteuse et ruant dans les brancards, Carne est une oeuvre difficile, pleine de défauts et que l'on peut tout à fait rejeter en bloc, mais qui témoigne déjà de la vision d'un véritable auteur.
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le 23 mai 2015
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