Manga en noir et blanc. Coup de crayon absolument magnifique du mangaka Sanpei Shirato (Noboru Okamoto de son vrai nom). Un travail superbe sur les ombres et les contrastes, sur les mouvements. Histoire de ninja, de Japon féodal, histoire fantastique et historique, histoire de clans, de conquêtes, de trahisons, de vengeances. Particulièrement violent et sombre, j'ai vraiment été captivé par l'histoire elle même, malgré la complexité de celle ci : les nombreuses sous-intrigues s'entremêlent, la ligne temporel est parfois chaotique, des dizaines de personnages font leur apparition et disparaissent au fur et à mesure du récit, ainsi que la rapidité du montage (voir ci dessous) qui n'arrange pas les choses.


La particularité de ce film, c'est qu'il ne s'agit pas d'animation. C'est un "Foto Film", une suite d'images statiques, style largement popularisé (en occident en tout cas) par "La jetée" de Chris Marker. Ici, le réalisateur filme directement les planches du manga, la plupart du temps en plan fixe, en prenant soin de ne pas filmer les bulles de dialogue puisque l'histoire est narrée et doublée. Ce procédé pose une question intéressante sur le media cinéma : en l'absence de mouvement à l'image, peut on l'imaginer sans que cela n'entrave la compréhension du récit? C'est un exercice dont on a l'habitude dans la BD, puisqu'il n'y a pas de mouvement par définition, mais quand c'est le réalisateur qui décide à quel moment il change d'image, on perd le contrôle, et on doit donc s'adapter au rythme qu'il choisit. Pour reprendre cet exemple, ce procédé ne pose pas de problème particulier dans un foto film comme "La jeté" ; le développement du récit est long, et le réalisateur prend son temps sur chaque image. Mais dans Carnets Secrets, on parle d'histoires de ninja, on y trouve donc de nombreux combats et autres batailles. Les plans défilent rapidement, avec souvent beaucoup d'informations en une seule image. Il faut donc prendre le coup, ce qui n'est pas forcément simple, et j'avoue que ça ne facilite pas du tout la compréhension du récit, déjà complexe.


Malgré ce problème (majeur j'en conviens), ainsi que des effets sonores désuets et insuffisant, la beauté du dessin (j'insiste là dessus) et l'histoire captivantes suffisent à me convaincre.

Woozz
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le 18 sept. 2015

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