Le prix haineux et diabolique d'une souffre-douleur par la vengeance !

Reconnue comme un important succès commercial et ayant épaté un bon grand nombre de cinéphiles, Carrie au bal du diable est une production où le réalisateur Brian de Palma a su nous prouver d’un certain talent et de tact pour développer une production avec un scénario accessible et une mise en scène techniquement bien maîtrisée. Cette réalisation avait de quoi intriguer pas mal de curieux cinématographiques puisqu’il s’agit de l’adaptation d’un premier roman écrit par un écrivain prestigieux comme Stephen King. C’est très rare qu’on adapte un premier roman d’un écrivain inconnu au bataillon au cinéma, cela ne pouvait que renforcer notre intérêt à le visionner puisqu'on peut se demander en comment un premier livre d'un écrivain débutant a poussé le réalisateur à l'adapter au cinéma.


Cet artiste littéraire avait posé de bonnes bases sur des thèmes percutants comme la vengeance ou l’horreur, Brian De Palma avait donc de quoi de construire une solide et honorable production, presque même un pilier du cinéma de genre épouvante. Et la moindre des choses qu’on peut se dire, c’est que le réalisateur ne perdait pas son temps. Il va direct au but, sans le moindre contournement scénaristique. Il présente ses personnages par des images fortes et sensibles, avec véhémentement. On reconnaît que la malheureuse et la désespérée Carrie est une véritable tête de Turc, que Chris est une impitoyable vilaine de collégienne intraitable et que Margaret, la mère de Carrie, est une extrémiste religieuse confirmée.


On ne peut pas dire que la vie est rose pour Carrie, c’est une vision inconcevable et soucieuse, bien assez pour dégager une tension entraînante dès le début du film. C’est l’impression que la production nous donne mais ce n’est qu’une apparence infantile. En effet, il y a une certes une tension et un suspense qui se propagent pendant le visionnage mais le film a la tendance de s’étirer indéfiniment. À partir de la découverte des pouvoirs de la télékinésie, une certaine nonchalance s’installe et notre appétence à poursuivre le visionnage peut s’évaporer à tout instant. Heureusement que la préparation du plan final et l’exploitation des pouvoirs nous aident à maintenir notre attention pendant le visionnage, soutenu par un casting presque au summum de leurs talents.


Et la fin au bal est tout à fait récompensante puisque c’est une explosion de haine inconcevable, confirmant même le statut de fille détestable de Carrie. C’est ardent, sanguinolent et pétulant, un indubitable carnage, bien que le spectacle aurait été plus appréciable sans cette inutile technique visuelle à multiples écrans. Je trouve que ça passe moyennement sur l'écran et ça casse légèrement l’ambiance, ça crée même une répétitivité pénible puisque ce sont pratiquement les mêmes images qui défilent. Dommage pour cette séquence mais ça ne gâche rien de cette œuvre transcendante et étonnamment effrayante. 7/10




  • Nous regrettons beaucoup cet accident Cassie !

  • Je m’appelle Carrie !


LeTigre

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