Etrange de se dire après avoir vu cet opus "C'était un beau film".
Film puissant sur la jeunesse et la cruauté, sur les peurs face au sexe et l'autre. Un récit initiatique d'une belle violence, dans une gradation bien fidèle à De Palma qui sait jouer sur la tension et la décharge. Tout entier dévolu aux excès de l'adolescence, on y retrouve la quintessence de la culture américaine que King a toujours su retranscrire et exorciser.
Bon, De Palma étant ce qu'il est, il ne fait pas dans la dentelle en ce qui concerne les symboles et le film doit faire la joie des apprentis psychanalystes et des lycéens se piquant d'exégèse. Pénétration, perte de la virginité, symboles phalliques et sacré s'entremêlent dans un festival baroque et coloré.
Les références à Htich manquent elles aussi de subtilité (le lycée Bates, les violons de Psycho chaque fois que Carrie a des pouvoirs...), mais là aussi on adhère ou non au Monsieur, qui se citera lui-même avec une reprise de l'ouverture sous la douche dans sa version adulte (Pulsions, 1980), ou le sang n'est plus celui du devenir femme mais de l'égorgement...
Et comme souvent aussi ce final sur le cauchemar qui suspend définitivement l'angoisse...
Tout est là pour la carrière future du maître.