Sissy impératrice du mal.
Une information, je ne l'ai vu qu'hier pour la première fois.
Je savais déjà ce qui se passait, parce que j'ai lu le bouquin de King et enfin parce que ce film à été hissé au rang de culte (donc j'en ai entendu ses échos) .
C'est donc avec peu de surprise que je m'aventurais dans le long métrage du bon De Palma! Mais je fus surpris.
Déjà par le choix de casting, Sissy Spacek est incroyable. Je n'ai jamais ressenti une telle répulsion, pitié à l'égard d'une adolescente plutôt bien fagoté à la base, mais j'ai fini par trouver ses regards troublés, un peu longuets sur la fin (tout le tournage les yeux grands ouverts, ça doit faire mal quand même). Passons à la mère de Carrie, joué par une excellente Piper Laurie, qui m'a littéralement foutu les jetons! Je n'aime pas les sermons sur le christ et tout le toutim déjà, mais voir cette mère fanatique s'acharner sur sa fille à déverser sa bile avec sa bible et son cagibi christique, c'était d'un sadisme..
L'histoire quand à elle va crescendo (après l'incident de la douche), dès lors que les préparatifs de revanche de la garce blonde du lycée vont commencer à germer dans son petit esprit, avec l'aide de John Travolta, le gros boeuf de service. Un plan certes adolescent, mais machiavélique qui entrainera des dommages collatéraux!
D'ailleurs, dans beaucoup de (mauvais) films on voit des trainées, trainer la gentille potiche dans la fange mais toujours avec mauvais goût et avec un humour fadasse.
*demi spoiler*
La, non c'est tout le contraire, on jette des tampons hygiéniques sur la gueule (angélique en plus) d'une ado qui vient de découvrir qu'elle avait ses règles, on lui verse du sang de porc alors qu'elle est l'heureuse reine du bal (même si c'était truqué).
*fin du demi-spoiler*
Lorsque j'arrive au moment du bal, je sais que la farce macabre de Carrie va être d'une saveur amère, mais je ne savais pas comment De Palma allait la mijoter. La musique fait son entrée, se veut stressante et elle l'est, puis j'aperçois le regard torve de l'instigatrice et je sens que ça va être un moment dégueulasse. Et ça l'est. De Palma scinde alors l'écran en deux, une idée géniale permettant d'assister à la crise de folie de Carrie à gauche et de voir ses victimes à droite. Un moment assez long et peu barbare comparé à l'ouvrage, mais qui ne dessert pas la cause, loin de la.. Car c'est le final mère/fille qui est superbement orchestré, un final barbare, avec les révélations grivoises de sa mère et son coup de lame amenant "l'héroine" à tuer la chair de sa chair.
La crucifixion, la destruction puis le cauchemar.
Un 7, pour la pitié mêlée au dégoût, chose que je n'avais pas ressenti depuis longtemps.