Cars 3
6.1
Cars 3

Long-métrage d'animation de Brian Fee (2017)

Je trouve ça très couillu de la part de Pixar de remettre sur le devant de la scène la licence Cars après le four qu’avait provoqué (à juste raison) le second volet. Entre 2016 et 2019, c’était le festival des suites chez le studio à la lampe. Le Monde de Dory, Les Indestructibles 2, Toy Story 4 et donc ce Cars 3. Ce que je remarque dans ce corpus de film, c’est que seul Les Indestructibles 2 était exigé par le public, je n’ai vu personne s’enjailler à l’idée de retrouver Flash McQueen et Martin la dépanneuse.


Quoiqu’il en soit, tout comme Le Monde de Dory, Cars 3 a été totalement invisible pour moi. J’étais même surpris d’apprendre quelques mois après sa sortie que John Lasseter avait eu la saugrenue idée de faire ce Cars 3. Sauf que non. Lasseter n’est pas à la réalisation et contre toute attente, le film avait même été plutôt bien reçu. Mais moi, des voitures qui parlent et qui font la course, j’avais déjà eu ma dose avec les deux premiers, donc je n’avais vraiment aucun intérêt à me tourner vers le troisième volet d’une saga qui ne m’avait jamais enchanté.


Maintenant que c’est chose faite, je peux enfin émettre un avis sur ce Cars 3, c’est bel et bien le meilleur de la saga, mais ça reste quand même un Pixar sacrément mineur. C’est dire l’estime que j’ai pour la licence Cars. Parce que voyez-vous, il conserve ce même défaut qu'ont les deux premiers, c’est que dans sa substance même, Cars 3 n’est pas un bon Pixar. Petit rappel de ce que je disais dans mes précédentes critiques, le fait que les personnages soient des voitures n’amène rien à l’histoire, elle n’est pas un motif d’originalité qui permettrait au récit de se détacher de ce qui se fait d’habitude. Le fait qu’un rat puisse faire de la bonne cuisine, ça permettait de raconter une histoire qu’on avait jamais vu auparavant dans Ratatouille. Cars, premier du nom, ça nous raconte juste un compétiteur arrogant qui se retrouve bloqué dans une ville paumée dans laquelle il va mûrir. Remplacez la voiture par un simple humain qui conduit effectivement une voiture, ça n'aurait rien changé. Le concept de voiture n’apportait rien au premier Cars, il n’apportait rien au second et une nouvelle fois ici...il n’apporte rien.


Sauf que voilà, le premier Cars avait le mérite de rester un film sympa, là où le second était d’un ennui assez affligeant puisque le sidekick rigolo et complètement lourd qu’est Martin était mis sur le devant de la scène. Ici, force est de constater que Pixar a appris de ses erreurs et a corrigé les deux défauts majeurs de Cars 2. Martin est relégué au rang de personnage tertiaire ce qui l’empêche de trop se montrer et donc ses quelques apparitions sont sympathiques. Et surtout, Pixar a compris que son public a grandi et que par conséquent, le sujet qu’il allait aborder devait être bien plus terre à terre.


Alors, c’est très convenu pour un épisode sensé conclure la trilogie mais ce Cars 3 portera donc un regard sur la possible fin de carrière de Flash McQueen, dépassé par une génération de plus en plus rapide (et arrogante). C’est un truc qu’on a vu un million de fois mais qui a le mérite de rendre l’univers de Cars plus mature. Et franchement, au début, j’y croyais fermement. Je trouve les quinze premières minutes du film...splendides. Vraiment, l’exécution est réussie. On sent la frustration et la peur de Flash qui se retrouve dépassé, la scène du crash est la plus puissante de tout le film. L’approche était si brutale et terre à terre que même moi, j’ai ressenti de la peine pour ce pauvre Flash. Fini les blagues pipi caca de Martin, ici on parle de deuil de carrière, de passage de flambeau et d’inégalité sociale. Et dans un Cars, bah ça fait foutrement plaisir !


Mais comme je le disais, le récit reste très convenu. On sait des kilomètres à l’avance comme ça va se terminer et le film ne réserve pas grand-chose de surprenant si ce n’est un parti pris visuel beaucoup plus sombre. D’ailleurs, les blagues sont très rares dans cet opus, les scénaristes ont clairement voulu s’adresser aux enfants qui ont adoré Cars en 2006, et qui sont adolescents voir adultes en 2017.


Enfin voilà, pas de gros problème particulier si ce n’est cette histoire vue et revue un milliard de fois (chose que d’habitude je condamne chez Pixar mais je commence à croire qu’ils sont à court d’idée). Le film est bien rythmé, les scènes d’émotions marchent et Cars 3 se présente comme une conclusion convenable d’une saga juste sympa. Ça m’aurait étonné qu’il soit un chef d’œuvre, il n’en demeure pas moins le film le plus réussi et plus sympathique des Cars.

Créée

le 4 févr. 2021

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James-Betaman

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