Michoacán vs Arizona
Le cinéaste filme la violence au quotidien, et appuie d'un côté comme de l'autre de la frontière, sur ces citoyens qui décident de se faire justice soi-même et lutter contre les trafiquants...
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le 12 nov. 2016
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Le cinéaste filme la violence au quotidien, et appuie d'un côté comme de l'autre de la frontière, sur ces citoyens qui décident de se faire justice soi-même et lutter contre les trafiquants mexicains.
T. Foley, chef d'un groupe de paramilitaires qui traquent les clandestins dans le désert d’Arizona et José Mireles qui lui sera le leader d'un groupe d'auto-défense pour lutter contre les ravages de la drogue et la main mise des cartels. De chaque côté de la frontière, du petit village du Michoacán à la vallée de la cocaïne, le même combat mais pas les mêmes conséquences.
Un constat, pas de parti-pris et malheureusement, peu d'enjeux sur les solutions.
Depuis plus de 10 ans, exactions, vols, viols, tortures et assassinats sont le quotidien de ces familles qui finiront par prendre les armes aidés en cela de Mireles et de ses discours simples, humains et fédérateurs. D'ailleurs on adhère pleinement à ce personnage qui parviendra à récupérer un nombre considérable de villages, mettant de plus en plus sa vie en danger. Pourtant quelques phrases plus légères avec ses collaborateurs, permettront aussi, si tant est que nous en ayons besoin, d'être plus objectifs sur la vie que nous menons.
Du côté des paramilitaires, le gouvernement des Etas-Unis les accusent mais les abandonnent également, les mettant dans une situation délicate, qu'ils tenteront de justifier au regard de la caméra. Mais, la prise de conscience intelligente des vrais coupables, permet aussi de vérifier que partout, le manque de solidarité et d'entraide ne fait que conforter les comportements de ceux qui exploitent une main d'oeuvre à coût réduit.
La mise en scène est assez tendue, alternant les personnages, les interviews et les scènes de "combat", ou encore les traques de nuit, telles des scènes de films de guerre, rendant l'ensemble saisissant, prenant et fortement pessimiste. Un gouvernement absent, la corruption policière, la frontière entre le bien et le mal se révélèra de plus en plus ténue au sein même de ceux qui sont censés combattre l'horreur.
-On peut penser au commandant Massoud pour "l'anecdote", où durant sa prise de Kaboul en 1992, certains de ses propres commandants ont bafoué la confiance des habitants, fragilisant la position de Massoud, déjà critique, et très peu soutenu par l'Europe, pour le résultat que l'on connaît-
Un documentaire qui bénéficie d'une belle photographie, de mouvements de caméra dynamiques, d'une proximité risquée et d'une bande son réussie. Matthew Heineman a géré son documentaire de main de maître. Suffisamment rythmé pour nous plonger comme au cinéma dans une réalité fiction en croisant deux mondes pour une problématique commune.
Se croiseront deux fins pour une résolution et une destinée.
Les deux laisseront fortement inquiets par le choc qu'elles génèrent.
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le 12 nov. 2016
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