Après la drogue, l’argent. A croire que la carrière de Scorsese est basée sur les sept péchés capitaux. Casino dessine la fin d’un univers.
Scorsese n’a jamais caché sa fascination pour les gangsters, Casino n’échappe pas à la règle.
Après le triomphe des Affranchis, le réalisateur reprend son équipe gagnante, composée de De Niro et Joe Pesci. A laquelle il ajoutera une Sharon Stone, dans le rôle de Ginger, blonde hitchcockienne flamboyante, prostituée de luxe ultra vénale, alcoolique, et accessoirement droguée.
Casino analyse encore et toujours l’envers du rêve Américain, incarné par La voracité extrême de Las Vegas. Adapté du roman de Nick Pileggi, Casino explore le monde des Mafiosi dans la ville du péché, leurs codes, leurs rites, leurs règles. Magouilles, argent sale, corruption, crimes gratuits, tout y passe.
Casino retrace l’histoire vraie de Frank Rosenthal, qui dirige plusieurs Casinos pour le compte de la mafia de Chicago au début des années 1980, ainsi que d'Anthony Spilotro dit « Tony la fourmi », gangster envoyé par Joey Aiuppa (le boss de l'Outfit de Chicago) pour protéger Rosenthal. La police de Chicago suspecta Joey Aiuppa d'en être le sponsor, mais par manque de témoignages, il ne sera pas accusé. Rosenthal est la cible d'une agression à l’automobile dynamitée, dont il s’en échappera sain et sauf. Il fut mis sur la liste noire des joueurs interdits d'accès dans les casinos du Nevada . Il prit sa retraite en Californie puis en Floride. Un détail ironique, et oublié de l’Histoire, veut que l’un des casinos détenus par Rosenthal, le Golden Nugget Atlantic City ; aurait appartenu à Trump quelques années plus tard...
Semblablement à la majorité des œuvres de Scorsese, et à l'inverse des films Américains des années 90’, l’assemblage ne commence qu’une fois le film terminé.
D’après Scorsese, Casino est une œuvre qui a une fiction, mais pas d’intrigue, d’où le fait qu’il fut difficile à monter.
Créée par un réalisateur des plus cinéphiles, Casino est une œuvre qui comporte la patte graphique de Scorsese, avec des plans de cadrage spécifiques, doté d’un scénario et d’un jeu d’acteur maitrisé à la seconde près. Ponctué de scènes de violence dans une ambiance, les rares CGI ont très mal vieilli, mais le film puise sa force dans le trio infernal incarné par De Niro, Sharon Stone, et Joe Pesci.