Quand on pense à Martin Scorsese, on pense souvent à des films de mafieux.
Ce thème correspond tout à fait au réalisateur, qui a complètement compris et décrit bien que l’homme peut être un loup pour l’homme.
Ici, nous sommes plongés pendant trois heures intenses dans l’univers des casinos, à la rencontre d’un homme, « Ace », qui par un mélange de talent et de hasard se retrouve chef de meute. A la tête du plus grand et prospère casino, puissance, pouvoir et domination sont pour lui témoins de son quotidien. Argent, amis, belle femme, enfant, tout lui réussit.
Mais l’homme, une fois en haut, ne cherche-t-il pas encore à monter ?
Martin Scorsese se révèle dans Casino plus virtuose que jamais. Chaque plan devient beau par son cadrage ou par le simple mouvement de la caméra. Chaque musique intégrée au récit trouve sa place au meilleur moment. Chaque dialogue est justifié et bien écrit.
Chaque acteur est talentueux et offre une digne prestation. Chaque minute, chaque heure de ce film est un pur régal.
Ce qui m’impressionne particulièrement dans ce film (et on le retrouve dans d’autres œuvres du réalisateur) est la façon dont chaque petite idée, chaque propos entendu, est imagé. Là où beaucoup de films nous auraient simplement montré un personnage parler, en nous laissant imaginer la scène qu’il raconte, Martin Scorsese nous montre tout. « Ace » raconte une fusillade qui a eu lieu un jour, quelque part : elle est mise en scène. Nicky, ami d’enfance d’ « Ace » nous parle d’amis qui ont ouvert une bijouterie : c’est mis en scène. Ainsi, nous parcourons un univers dense et maitrisé, et nous découvrons toute une pléiade de personnages secondaires tous aussi intéressants les uns que les autres.
Il est question, comme le titre du film l’indique, de jeu, de hasard, d’argent, mais également d’amitié, de confiance, d’avidité, de mensonge, de meurtre, de vie.
Comme le générique d’ouverture nous le montre, il sera aussi question d’ascension et de chute.
Plus ils sont grands, et plus ils veulent grandir. Plus dure sera la chute.
La roue tourne. Peut-on prévoir où va s’arrêter la bille ?