Dernier monument (plus qu'un chef d'oeuvre) réalisé par Martin Scorsese, mon cinéaste américain préféré avec Clint Eastwood... qui construit une œuvre unique, dont "Casino" serait le diamant...
Pourtant rien. Pas de nominations aux Oscars sauf pour la composition bluffante de Sharon Stone (Ginger), qui illumine l'écran de sa beauté, certes, mais qui prouve ici l'intelligence de son jeu face à un très bon metteur en scène.
Vu la première fois lors de sa sortie au cinéma. Une claque visuelle dès la première séquence d'ouverture. Je me suis dit: "ouaouh ce mec est un génie! Epoustouflant". Le reste du film ne descend jamais du niveau de mise en scène de cette première séquence d'ouverture.
Après 17 années de recul, cinq à six visions du film plus tard, je pense toujours la même chose.
Scénario béton, quasi-documentaire et passionnant, quand il s'agit de décrire les détails de la vie du casino et sa gestion interne et les arrangements entre amis, mais aussi les relations avec les patrons maffieux de Los Angeles, les trafics de Nicky et la traque du FBI.
La violence est montrée de façon brute, avec réalisme, sans complaisance, nous valant des scènes glaçantes et difficilement supportables
Jeu de De Niro à son meilleur (Casino reste sa dernière collaboration avec Scorsese) et Joe Pesci, crève l'écran en gangster violent et incontrôlable (des scènes mémorables)
Mais avec le recul, je trouve que la dernière heure du film est parfois longuette, en voulant nous exposer de long en large comment et pourquoi on en arrive à cette déchéance (le triangle Sam,Ginger, Nicky)... Scorsese en voulant souligner,appuie de trop, devient répétitif, là où il aurait dû suggérer, éluder, aller à l'essentiel... parce que le spectateur sait comment tout cela va finir de toute manière...
Seul bémol, car les personnages et l'histoire sont d'une telle force, que l'on oublie les répétitions. Également film à valeur documentaire sur le Las Vegas des 70's (superbe travail de reconstitution:décors,costumes,accessoires) et réflexion sur la fin d'un monde qui nous laisse "nostalgique" face aux excès de la mondialisation (tout est argent, tout se vend même en ciblant tous les publics...).
A noter une superbe bande originale (surtout la reprise du thème du "Mépris" de GeorgesDelerue).
Un must. Une leçon de mise en scène.