Si vous avez vu Les Affranchis du même réalisateur, vous avez déjà une idée du film que nous avons affaire. Dans un contexte scénaristique presque similaire à celui des Affranchis, le cinéaste Martin Scorsese nous fait plonger de nouveau dans un milieu de mafieux mais cette fois-ci dans un grand et fantastique casino de Las Vegas. Les affaires, l'argent coulant à flot, la tricherie, la manipulation, les magouilles, tous sont des sujets traités avec habileté et virtuosité dans un long-métrage doté de caractéristiques pour considérer ce film comme un documentaire fort intéressant. Pendant trois heures de visionnage, on découvre tout le fonctionnement et l'organisation rigoureux d'un casino. Une gigantesque pompe à fric où des scélérats et des vilains individus se délectent des pouvoirs mécaniques de l'établissement pour se remplir les poches à tout jamais. En tant que directeur de ce casino, Sam Rothstein vit comme un milliardaire dirigeant son casino comme si c'était un paradis pour lui. Il mène la belle vie en tenant une réputation valorisante et conforme à son métier. Il est secondé par son ami d'enfance Nicky Santoro s'exaltant aussi pleinement de sa situation que ce dernier.
Et pour combler encore plus son bonheur, Sam tombe amoureux de la ravissante prostituée Ginger McKenna. Ce dernier peut être considéré comme l'homme le plus heureux du monde. Tout marche comme sur des roulettes mais pas pour longtemps. Nicky s'engage sur un chemin de criminel où il va foutre en l'air le bon fonctionnement du casino. Et Ginger n'a rien d'une simple prostituée. Derrière la beauté fatale se cache une femme plus perverse et plus manipulatrice que celle que nous pouvons voir. Ces deux derniers vont accomplir tellement de choses infâmes que Sam va être plongé dans un enfer où il aura bien du mal à s'en sortir. Ces mots définissent le même genre de pitch de base que Les Affranchis. C'est du genre tout se passe bien au début d'un film et les complications s'accumulent pendant le visionnage pour découvrir une fin qui est le contraire des premiers instants d'un long-métrage. Martin Scorsese reprend pas mal de points qui ont bien marché avec Les Affranchis dont les acteurs Robert de Niro et Joe Pesci campant non seulement des rôles similaires à ceux joué dans l'autre film mais également avec toujours autant de classe et de tact.
Ces derniers se comportent comme des mafieux cyniques avec un jeu d'acteur et une alchimie marchant avec éclat. Comme tout le reste du casting avec une succulente et étonnante Sharon Stone faisant des merveilles dans la peau d'une prostituée cachant bien ses intentions. En plus d'un casting dirigé avec minutie, le réalisateur n'a rien perdu de son talent de metteur en scène. La réalisation est exactement de la même qualité que Les Affranchis avec une mise en scène resplendissante, des décors très réalistes des casinos, des scènes de dialogues fondées, une photographie sublime et une ambiance de mafia respectée soigneusement avec une dose de noirceur et de violence s’incrustant comme il faut dans la réalisation. Cependant ! Le film n'est pas dépourvu de défauts ! On peut constater malheureusement une première partie assez lassante et trop narrative pendant une bonne première heure et un manque d'évolution sur le couple entre Robert de Niro et Sharon Stone restant un peu trop superficiel à mon goût. Quelques défauts qui n’empêchent pas d'avoir de l’intérêt à visionner ce film avec une certaine curiosité et de la fascination. 7/10
Il y a trois façon de faire les choses dans ce casino : la bonne façon, la mauvaise façon et ma façon.