Vingt-et-unième aventure pour James Bond qui va effectuer un incroyable retour aux sources et un renouveau salutaire dans la saga après des années Brosnan qui ont imposées une vision spectaculaire, invincible et pyrotechnique de l'agent du MI6.


Ici, on reprend à l'origine avec un Bond qui vient de devenir un agent double zéro et qui va devoir faire face à un ennemi intrigant et intelligent. Une cure de jouvence jusqu'au choix du scénario, s'inspirant du premier livre écrit par Fleming qui s'accompagne d'une vision plus humaine de Bond, c'est un pari hautement risqué mais très brillamment relevé. L'oeuvre étant finalement une franche réussite, un cocktail d'intensité, d'action, de suspense ainsi que de diverses sensations, parfois assez surprenantes à l'image d'une mélancolie que l'on trouve durant certaines séquences, faisant clairement passer Bond dans le nouveau siècle.


Tout cet épisode n'est qu'un poker, chacun cache son jeu et l'on se demande qui se trouve derrière ce James Bond égocentrique, violent et capable de tuer avec une grande froideur, ou derrière Le Chiffre ainsi que Vesper. Toutes ces questions sont superbement écrites par le scénariste Paul Haggis et orchestrées avec brio par Martin Campbell derrière la caméra. Ce dernier donne du rythme, de la tension, de l'efficacité et de l'intensité lorsqu'il le faut, sachant doser à merveille les scènes d'actions (capable d'être spectaculaires et réalistes, sans tomber dans le ridicule) et les scènes plus calmes à l'image de cette incroyable partie de poker, voire même romantique et mélancolique (les dernières séquences sont remarquables), dernier point qui sera à la base du futur personnage de Bond.


Personnage travaillé et fortement intéressant, on prend un vrai plaisir à suivre ce nouveau Bond, très bien interprété par un Daniel Craig donnant un côté froid, sobre, malin, ténébreux et violent, ainsi que des failles à son personnage. La réussite vient aussi des seconds rôles avec une M complémentaire à Bond, un méchant sobre et efficace et une Versper délicieuse, sensuelle, triste et maline, personnage féminin qui n'est pas que là pour sa plastique. L'histoire est bien mise à l'écran et Campbell se concentre sur le personnage de Bond et sa mission, sans faire de détour inutile. Les partis pris, que ce soit dans l'écriture ou la mise en scène, sont intelligents et bien traités et plusieurs scènes en sont le reflet, à l'image de la première et exquise rencontre entre Vesper et Bond, de l'introduction ou bien évidemment cette longue partie de Poker où l'intensité est à son comble.


Brillamment orchestré, Casino Royale est une réussite de bout en bout, proposant un retour aux sources passionnant et haletant, tout en tension et même teinté d'une certaine mélancolie et d'émotion plus profonde qu'en apparence, avec des personnages qui tiennent tête, tant à l'écran qu'en importance, à un James Bond froid et faillible.

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le 19 nov. 2014

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Docteur_Jivago

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