Blond Bond

Daniel Craig prenait la relève de Pierce Brosnan et à l'époque, un James Bond aux cheveux blonds et ressemblant plus à un agent du KGB qu'autre chose, avait de quoi laisser sceptique, moi le premier...

Martin Campbell se retrouve à la réalisation et finalement, je m'y suis fait assez rapidement à ce nouveau 007. Pourtant, l'entrée en matière ne m'a pas du tout séduit : un générique assez médiocre avec la voix d'un Chris Cornell (ex-leader de Soundgarden) embourgeoisé précédant une première course-poursuite, certes spectaculaire et au dénouement efficace, mais sacrément improbable... Parce que oui, le nouveau James Bond a été recruté chez les Yamakasi !

En revanche, les premières apparitions de Mads Mikkelsen nous laissent présager d'un méchant efficace avec la gueule de l'emploi, ce qui sera confirmé par la suite. Mais voilà, ça rame pas mal pendant un bon moment - en dehors d'une ou deux scènes d'action plutôt pas mal - jusqu'au miracle Eva Green. Et là le film pourra véritablement décoll(ett)er. Car outre son physique délicieux, ses face-à-face avec l'agent double au regard bleu acier se montreront tous plus savoureux les uns que les autres, faisant tout l'intérêt de cet opus. Leurs répliques s'avérant pour le moins jubilatoires.

En plus, ce James Bond se met à la mode du "Holdem No Limit", variante du poker qui en 2006 connaissait un véritable engouement aux Etats-Unis et débarquait en France... Après, c'est clair qu'il faut mieux s'y connaître pour apprécier les différents coups et stratégies bondiennes murmurées à l'oreille de la belle, et globalement c'est assez pointu, quoique je m'étonne qu'il y ait aussi peu d'action pré-flop et que tout semble se jouer à chaque fois sur la "rivière"... Mais passons, pour ne pas endormir certains lecteurs.

Au fond, tout le coeur du film m'a beaucoup plu, et ce jusqu'au faux final en mode "James les couilles d'acier", qui pour le coup se conclut de manière surprenante. Parce que voilà, il y a un gros souci à ce moment du film : on croit se diriger vers un happy-end plus ou moins classique, sauf que ce n'est pas du tout fini, et le laps de temps romantique entre cette fausse fin et le twist suivant s'avère beaucoup, mais alors beaucoup trop long. Une maladresse qui m'ayant tout d'abord fait décrocher, m'a par la force des choses gâché la fin du film.

Casino Royale se joue donc en trois temps très inégaux : un démarrage relativement poussif, un milieu passionnant, et un double final mal géré. Un film qui aurait donc gagné à être resserré à ses extrémités. Dommage, parce que vraiment, le duo Daniel Craig/Eva Green fonctionnait à merveille.