Un court récit de science-fiction balbutiante, qui fait passer les premiers épisodes bricolés de Star Trek pour des chefs d’œuvre shakespeariens. Entre Méliès et ce ratage intersidéral, les effets spéciaux de semblent pas avoir avancé d'un iota : mêmes fusées miniatures filmées sur un fond peint en noir, même disparition éclair de personnages figés... zéro progrès. Les voyageurs de l'espace sont tranquillement assis dans un bureau volant, et la navigatrice range ses petits papiers dans le tiroir du haut quand l'atterrissage de 5 secondes est fini. Elle emporte même son paquet de cigarettes en reconnaissance sur la face cachée de la Lune, juste pour se sentir à la maison. La narration est d'une rare bêtise, entièrement fondée sur la découverte d'une civilisation féminine planquée dans une grotte dont l'atmosphère rappelle miraculeusement celle de la Terre (le gars qui la teste en enlevant témérairement son casque en est certain dès la première bouffée). D'ailleurs, le mobilier lui aussi rappelle furieusement notre planète, évoquant vaguement l'Atlantide du livre de Pierre Benoît. Les survivantes de cette civilisation en péril, en raison de l'épuisement des ressources, se déguisent en petits rats d'opéra et utilisent leurs pouvoirs mentaux pour tenter de piquer sa fusée à l'équipe américaine. Mais le sex appeal des hommes de la Terre est bien trop puissant pour leurs pouvoirs d'opérette et les véritables sentiments inspirés aux femmes de tout l'Univers par les uniformes finissent par enrayer le joli plan de conquête des méchantes (les vraies, celles qui sont imperméables au charme masculin terrestre). Le baromètre de la possession démoniaque par les Sélénites est bien entendu la vénération de la navigatrice pour la force brute incarnée par le moins subtil des astronautes, celui dont le profil est le plus martial. Quand elle a toute sa tête, elle est folle de lui. Quand elle est sous l'influence de la reine des méchantes, elle lui préfère le scientifique timoré. Tout ceci est affligeant. Au point que ça n'en est même pas drôle, malgré le recul.

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le 1 mars 2019

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