Ouvrir sur un lapin automate dépouillé, qui s'active sinistrement sur son tambour, suffit à annoncer la couleur de cette production irlandaise. On se doute alors que cet homme qui accepte de veiller sur une jeune femme psychologiquement perturbée, dans une vieille maison délabrée isolée, n'y passera pas des heures paisibles, d'autant plus lorsqu'on lui impose d'être enchainé pour lui restreindre certaines pièces. Et les manifestations inquiétantes ne tardent pas, amplifiées par le cadre angoissant de cette bâtisse, et une photo monochrome aux tons bruns et lumières tamisées qui rappelle Possum. L'ambiance est plutôt réussie ; la bande-son se montre également oppressante d'emblée, faisant bourdonner ses synthés, percés de coups, murmures et hurlements. L'homme est régulièrement accompagné de nappes spectrales qui ne demandent qu'à dissoner dans l'horreur soudaine, alors que les plans statiques et scènes dans l'obscurité pèsent sur l'atmosphère. De toute évidence, le réalisateur ne savait pas quelle histoire raconter au-delà des errances anxiogènes, puisqu'il sabote son propre film en cherchant à lui donner un sens concret avec des révélations hasardeuses, tout en continuant à s'embrouiller dans le surnaturel.