Confidences intimes ou ce que veulent les hommes

Dans son quatrième long-métrage Mike Nichols poursuit son introspection des relations homme-femme commencée dans "Le Lauréat" en imaginant sur un ton satirique les confidences entre deux copains de fac sur leur vie affective et sexuelle de leurs vingt ans à leurs quarante ans.

Je ne sais pas si un demi-siècle plus tard, les jeunes générations peuvent se retrouver dans les échanges et les discours des deux compères. Mais quelque part j’espère bien que non car le corps à cœur, pour ne pas dire le désaccord, entre les deux sexes est tellement chargé d’incompréhension, de désillusion, voire de désenchantement que toute entente semble à jamais impossible.

J’ai d’ailleurs souvent hésité entre l’envie de rire ou l’envie de pleurer devant le personnage de Jonathan (Jack Nicholson, parfait) qui, en bon mâle phallocrate, se retrouve incapable d’aimer quelqu’un d’autre que lui-même ou d'apprécier autre chose que sa propre érection (à ce titre la scène de fin est tout simplement fabuleuse).

Un film plutôt osé pour l’époque avec des personnages féminins qui ne comptent pas pour du beurre (contrairement à celui du "Dernier Tango à Paris") mais qui ne sont pas non plus totalement épargnés.

Un film qui pourrait bien faire partie d’une " Petite anthologie sur la guerre des sexes au cinéma " et dont j'ai envie de citer les premiers mots du générique de début qui sonnent à mes oreilles un peu comme une morale d'introduction :

Jonathan - Si tu avais le choix...

Sandy - Oui ?

Jonathan - Tu préfèrerais aimer une fille ou être aimé d'elle ?

Sandy - Je préfèrerais que ça soit réciproque.