Mis à part une voix-off qui mettait un peu de sens et parfois de jolis mots sur de belles images, je me suis souvent ennuyée devant cette histoire "inspirée de faits réels" vraiment invraisemblable. A part leur amour mutuel, je n’ai pas appris grand-chose sur l’enfance que les deux frères ont passée dans les bois et encore moins sur leur retour à la civilisation. Comment ont-ils réussi à survivre au froid et à la faim, à échapper aux bêtes sauvages ou encore comment revenus à la civilisation ont-ils pu se réadapter, réintégrer le système scolaire et devenir respectivement médecin et architecte ? Pourquoi avoir gardé le secret sur cette enfance ? Ou en quoi le suicide de l’un pouvait-il sauver l’autre ? Mystère. Quant à la partie complètement fictionnelle, là c’est sûr, des retrouvailles des deux frères devenus adultes dans la forêt canadienne, j’ai trouvé ça tout aussi hermétique, taiseux et dénué d’intérêt. Il faut dire que personnellement je ne crois pas que le bonheur se trouve dans un retour à la vie primitive et j’aurais tendance à me méfier des discours théologiques sur la nature comme cela semble nous être servi ici. Je ne crois pas non plus qu’on naisse homme mais qu’on le devient seulement au contact des autres. Une histoire inspirée de faits réels qui aurait pu être passionnante mais sabotée par un traitement simpliste qui ne dépasse pas l’hymne à l’amour et à la liberté et à laquelle la présence de Mathieu Kassovitz n'a pas pu sauver grand chose. Dommage. Dans un autre registre j’ai préféré « L’enfant sauvage » de Truffaut.