Romance Détournée
Film allemand, protagonistes turque et libanais. Deux amoureux, tout est beau au début puis s’immisce doucement le secret et le mensonge. Voir celui qu’on aime changer, être sûre de le connaître...
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le 12 août 2021
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A la fois romance et déconstruction du terrorisme, Ce qui reste est une belle découverte qui aurait pu être encore plus percutante !
A la fin des années 90, Asli (Canan Kir) et Saeed (Roger Azar) se rencontrent au détour de leurs études de médecine en Allemagne. C’est le coup de foudre. Bien que leurs cultures différentes créent quelques frictions au sein de leur familles respectives (elle est d’origine turque, lui libanaise), ils décident de se marier en catimini. Saeed abandonne ses études de médecine pour embrasser la carrière dont il a toujours rêvé: pilote d’avion. Peu après cette décision radicale, il va mystérieusement disparaître.
Le film commence comme une romance classique, mais particulièrement touchante grâce à ses interprètes particulièrement en phase avec leurs personnages. Puis l’histoire bascule dans quelque chose de plus sombre et mystérieux: l’embrigadement au sein d’une cellule terroriste de quelqu’un d’apparemment rationnel et éduqué. Là encore, ça aurait pu être déjà vu, mais pour une fois, un film prend le parti-pris de présenter un terroriste sous un prisme humain, à travers lequel on découvre qu’il est possible de sincèrement aimer un djihadiste. Le film adopte totalement le point de vue d’Asli, dans Saeed est un beau jeune homme, intelligent, vif et particulièrement drôle. Ainsi, les raisons psychologiques ou politiques du basculement de Saeed ne sont quasiment jamais abordées. C’est un peu frustrant, mais cohérent avec la note d’intention et original. Et c’est d’autant plus pertinent que la réalisatrice s’est inspirée de vrais terroristes (liés notamment à la cellule de Hambourg) pour construire son personnage principal.
Malheureusement le film s’égare sur des pistes esquissées mais pas vraiment abouties ni très utiles, uniquement pour alimenter sa mécanique dramatique. La réalisatrice essaie d’entretenir une forme de faux suspens, alors que le spectateur n’est aucunement dupe quant au dénouement de l’histoire. Ces détours et ces artifices instaurent une forme de distance qui empêche Ce qui reste d’être la bombe émotionnelle qu’il aurait pu être avec s’il avait bénéficié d’un scénario plus resserré autour de ses personnages.
Créée
le 28 oct. 2021
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